Nos Premières Armes !
Bien avant le tensiomètre, bien avant le glucomètre, bien avant les capteurs de saturation en oxygène, bien avant les électrocardigrammes et autres appareils médicaux, il y eut les premiers outils à visée diagnostique utilisés par l'infirmière d'hier. Ces instruments à qui nous devons rendre hommage ont permis aux gardes malades d'antan de devenir des professionnelles détentrices d'un savoir ouvrant ainsi les portes de leur reconnaissance.
A l'aube du 20ème siècle, l'infirmière accède donc au Graal, à savoir, l'autorisation par les médecins, d'utiliser des instruments tels que le thermomètre dans sa pratique quotidienne. Pour la première fois, elle peut compléter ses observations subjectives avec des outils scientifiques. Elle n'est, cependant, pas autorisée à faire un diagnostic médical.
Ainsi, la profession gagne en crédibilité et le thermomètre devient la pierrre angulaire des soins infirmiers. Nous avons tous en tête la vision cinématographique de salles communes où l'infirmière fait la tournée des malades, thermomètres en main, afin d'en évaluer la situation sanitaire. Nous la voyons, l'oeil interrogateur ou suspicieux, concentrée sur ce prodigieux outil qui déterminera ou pas l'état de guérison de tous ces pauvres malheureux. Longtemps, cette divine mission fut pratiquée plusieurs fois par jour, en buccal, anal, inguinal ou sous l'aisselle. Longtemps, ce moment fut considéré comme une épreuve pour beaucoup de patients jusqu'à l'apparition de nouvelles technologies qui ont permis d'épargner leur pudeur.
Le temps n'est plus aujourd'hui à l'invasion, il suffit d'un petit clic sur le front du patient pour avoir un résultat fiable.
Généalogie d'une Bête de la Médecine ou la fabuleuse invention du thermomètre !
L'invention du thermomètre remonte à la fin du 16ème siècle. En 1654, le Grand Duc de Toscane met au point à Florence le premier thermomètre à alcool. Cet appareil descendait jusqu'à 7 degrés et montait jusqu'à 40 dégrés.
En 1702, l'astronome danois Ole Roemer améliore le système puisqu'il est capable de monter jusqu'à 60 dégrés.
C'est en 1724 que le savant allemand Gabriel Fahrenheit remplace l'alcool par du mercure. Il fixa à 32° F la température de la glace fondante et à 98.5° F la température normale du sang.
En 1732, Réaumur, physicien et naturaliste français, construit un thermomètre à alcool muni d'une échelle 0-80.
En 1742, Celcius, physicien suédois met au point le thermomètre à mercure qui marque 100° au point de congélation de l'eau et 0° au point d'ébulition de l'eau. En 1745, Carl Von Linné, naturaliste suédois, inverse l'échelle des températures de Celcius et présente son projet à l'Académie suédoise.
En 1948, la IXème Conférence Internationale des Poids et Mesures adopta officiellement le "degré Celsius" comme unité dérivée du kelvin. L'unité légale de température dans le système international est le kelvin (noté K) du nom de son inventeur William Kelvin, physicien britannique. Un degré K correspond à un degré Celsius, mais dans cette échelle le zéro absolu est fixéà -273° Celsius. L'échelle Fahrenheit est, quant à elle, utilisée aux Etats-Unis et dans certains pays anglophones.
La formule pour convertir les degrés Fahrenheit en degrés Celsius est la suivante :
(Température en °F - 32) divisée par 1,8 = Température en °C
La formule pour convertir les degrés Celcius en degrés Fahrenheit :
(Température en °C multipliée par 1,8) + 32 = Température en °F
Hommage Posthume !
Le thermomètre au mercure a disparu en 1998. Sa commercialisation est interdite en vertu des risques de pollution qu'il génère. Jusqu'à cette date, les hôpitaux achetaient environ cinq millions de thermomètres à mercure par an. Ils sont aujourd'hui remplacés par les thermomètres à cristaux liquides, les thermomètres électroniques ou à rayons infrarouges.
Ainsi, nous ne pouvons donc qu'être reconnaissants envers ce petit outil qui nous a permis, un jour, de devenir ce que nous sommes, à savoir, des professionnels détenteurs de connaissances capables d'utiliser des instruments à visée médicale et ainsi, d'évaluer des situations. Dans toutes corporations, l'utilisation de l'outil est le chemin qui mène à la professionnalisation
Nursing History Review, Volume 8, 2000: Official Publication of the American
http://www.liberation.fr/societe/1999/03/02/le-thermometre-a-mercure-au-rancart-il-est-desormais-interdit-a-la-vente_266462