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Channel: La Seringue Atomique !
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Stupeur et Tremblement !

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En ce lundi, je n'ai rien à dire... comme une majorité d'entre nous j'imagine. Alors je laisse la place à la poésie parce qu'il n'y a que l'art qui peut transcender l'horreur, et que ce qui est arrivéà Paris, Ankara, Londres ou Madrid pourrait surgir dans n'importe quelle ville de France ou d'ailleurs. Merci Monsieur Prévert.

Barbara

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Jacques Prévert, Paroles

 

 

 

 


La Vie en Polaroïd !

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Nos vies en instantané !

Le Polaroïd, c'est cet appareil qui, dès sa commercialisation en 1948, a eu un succès fou. grâce à lui, nous pouvions enfin faire de la photo dans l'instant sans avoir à passer par un photographe pour développer la pellicule. "Le petit oiseau va sortir" devenait alors une réalité en 60 secondes chrono.

Depuis, avec l'avènement des appareils photos numériques, nous sommes passés à la vitesse supersonique. La force de frappe de nos petits gadgets est quasiment illimitée et c'est par milliers que nous produisons des clichés de nos vies et de celles des autres accessoirement.

De souvenirs de vacances en selfies, de tableaux de chasse en séquences "remember", de scènes poétiques en scènes de crimes ou de catastrophes, plus rien ne nous arrête.

 

L'insoutenable futilité de l'être !

 

Nous voulons tout capter dans l'instant, figer sur carte mémoire les moindres frétillements de nos existences pour les oublier la plupart du temps tout aussi instantanément. Parfois même, soyons honnêtes, pour certains d'entre nous, le but avoué ou non de cette photomania n'est que pure cupidité, au bout de la pellicule ou de la carte mémoire, l'appât du gain et peut-être la notoriété.

Il nous faut absolument tout prendre en photo et nous jouons chaque jour avec l'indécence, l'orgueil, la suffisance, la prétention et l'impudeur. Nous voulons partager ces moments chocs et nous délecter du sang et du malheur des autres. D'apprentis photographes, nous devenons  alors apprentis journalistes, politologues, médecins, scientifiques puisque nous avons des avis sur tout.

Qu'advient-il alors de ces lambeaux de vie fossilisés sur papier glacé ou sur clé USB lorsque le rideau se ferme ? L'art d'appuyer sur l'objectif est devenu une forme de trouble obsessionnel  compulsif pour pallier au manque cruel de sens de nos vies.  Sommes-nous si vides à l'intérieur pour devoir à ce point nous remplir ? Ces hémorragies visuelles ne sont là que pour nous rassurer sur notre utilité et nous conforter dans l'idée que nous sommes bien vivants.

Demain, nous aurons oublié. Demain, nous passerons à autre chose, demain, une autre catastrophe, d'autres meurtres, une autre histoire... Nous utilisons notre temps à fabriquer des souvenirs et nous sommes devenus amnésiques.

 

 

Les Soeurs Roublard !

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Dans la famille Roublard, je voudrais...

Krystel et Cécile Roublard pourraient être sœurs mais elles ne le sont pas et vivent toutes deux dans des régions différentes de l'hexagone. Physiquement, elles n'ont pas de points communs, elle n'ont pas les mêmes loisirs, pas les mêmes lieux de vacances, pas les mêmes goûts. La seule chose qui les lie est leur profession puisqu'elles sont toutes deux infirmières libérales. Le seul trait de personnalité qu'elles partagent est une certaine propension à vouloir abuser, tirer profit et parfois même escroquer son prochain. Pourtant, les sœurs Roublard sont, au premier abord, des individus fort bien de leur personne. Elles sont sympathiques, éduquées et paraissent bienveillantes à  l'égard d'autrui. Rien ne laisserait donc supposer que ces deux personnes puissent vous faire des coups pendables. Sous le masque se cache deux graines de crapules malhonnêtes, arnaqueuses sinon voleuses.

Les Bonnie & Clyde de la profession !

Certains infirmiers qui effectuent des remplacements se plaignent des arnaques variées et diverses dont ils sont victimes. Il peut s'agir d'un pourcentage prohibitif retenu sur une rétrocession d'honoraires mais aussi tout bonnement du non paiement du travail effectué. Sachez que si vous n'avez pas signé de contrat avec l'infirmier que vous avez remplacé, vous n'aurez aucun recours. Il ne vous restera que vos yeux pour pleurer. La procédure à suivre en cas de non paiement de vos honoraires est d'écrire une lettre recommandée de mise en demeure de payer envoyée à l'infirmier remplacé assortie d'une copie au conseil de l'ordre. Il est utile de se rapprocher de sa protection juridique et d'un avocat dans l'éventualité où les procédures s'éterniseraient et qu'il faille aller en justice.

Les tentatives d'intimidation, les crevaisons de pneus, les missives apocalyptiques façon "corbeau", les menaces et les violences ne résoudront pas vos problèmes... Par contre, ne lâchez rien, faites preuve d'insistance, d'obstination voire de persécution à l'égard de celui ou celle qui sera devenu votre ennemi. Courage !

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Toutefois, si vous vous reconnaissez  un peu, beaucoup, passionnément… dans ces portraits, parlons-en ! Pour les malhonnêtes, Il n'est jamais trop tard pour changer. Devenir loyal et probe n'est pas une tare, avec un peu de volonté et de rigueur, on y arrive facilement.

Pour les victimes, protégez-vous et fuyez comme la peste les personnes qui traînent derrière elles une réputation déjà entâchée de ces multiples forfaits. De bouche à oreille, une liste de brebis galeuses pourraient bien circuler et mettre un terme à ces comportements contraires à la déontologie. Le visage angélique de l'infirmière ou de l'infirmier n'est plus d'actualité, l'auréole qui nous ceignait la tête s'est dissoute dans les limbes depuis déjà longtemps. Arrêtons de rêver !

 

Splendeurs et Misères d'une profession !

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Un idéal comme modèle !

Déjà minot, vous en rêviez, vous le disiez à qui voulait bien l'entendre, le métier qui vous mettait en transe, qui vous faisait vibrer et que vous vouliez faire plus tard serait infirmier. Certains pensent que vous avez eu une révélation, d'autres que tel était votre destin. Vous vouliez  peut-être tout simplement faire comme papa ou maman mais une chose est certaine, vous aviez la certitude de vouloir soigner des gens et sauver des vies.

Nourri par les films, documentaires, reportages, livres sur tout ce qui touche au médical et paramédical, vous étiez prêt à combattre les fièvres en Papouasie Nouvelle-Guinée, partir à dos de mulet pour vacciner des villages entiers en Afrique ou en Amérique du Sud, faire le bien, être utile, changer le monde. Enfin bref, votre rêve était aussi grand que votre passion et vous seriez parti avec votre sac à dos en cassant votre tirelire si vos parents ne vous avaient pas retenu.

Certaines professions ont la cote auprès des enfants et traversent les années en se maintenant dans le top 10 des favoris. C'est le cas de l'infirmier mais aussi du pompier,  du gendarme, du professeur ou  du docteur.

La profession d'infirmier véhicule des fantasmes tels que soigner, guérir, soulager des souffrances, sauver des vies, se dévouer, être apprécié et reconnu à sa juste valeur, être aimé. Un passé religieux, un uniforme blanc immaculé sacralisent encore ce métier dans l'imaginaire populaire.

Que reste-t-il de nos amours ?

maslow

Le choix d'un métier n'est jamais tout à fait innocent. Besoin de reconnaissance, réparation, restauration de l'image de soi font partie des désirs souvent inconscients qui motivent nos décisions.

Selon Abraham Harold Maslow (1908-1970), célèbre psychologue américain à l'origine de la "pyramide des besoins", il existe cinq niveaux de besoins à satisfaire pour être pleinement épanoui. Les besoins physiologiques sont rarement insatisfaits dans les pays industrialisés.

Par contre, les quatre autres besoins que sont la sécurité, l'appartenance, l'estime et l'accomplissement sont parfois bien mis à mal.

La sécurité consiste à se protéger contre les différents dangers qui nous menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation d’un existant, d’un acquis. Il s’inscrit dans une dimension temporelle. Pour les infirmiers libéraux comme pour la majeure partie de la population française, la paix semble bien compromise. La sécurité est devenue une de leurs préoccupations premières que ce soit tant sur le plan de la sécurité physique que sur celui de l'emploi.

L'appartenance naît des interactions sociales de groupes. C'est la dimension sociale de l'individu qui a besoin de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit.

L'estime repose sur la reconnaissance de l'individu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient. Elle regroupe des concepts tels que la confiance, l'estime de soi, le respect, la réputation, la reconnaissance, le statut.

L'accomplissement est selon Maslow le sommet des aspirations humaines. Il permet de mettre en valeur son potentiel et de résoudre des problèmes.

Maslow à l'usage de l'infirmier libéral

Nous avons tous appris à utiliser la pyramide de Maslow lors de nos études. Elle fait partie des modèles existants qui permettent de faire l'analyse de la situation chez un patient et d'élaborer une démarche de soins. Par contre, nous ne l'appliquons jamais à nous-mêmes.

Les trois besoins que sont l'appartenance, l'estime et l'accomplissement peinent àêtre satisfaits chez les infirmiers libéraux. Aujourd'hui, nous avons bien des difficultés à  reconnaître le soignant que nous rêvions d'être dans notre miroir. Le coup de grâce porté par la Cour des comptes en 2015 portant sur notre utilité et notre coût pour la société a eu raison de nous. D'utiles et respectés, nous sommes devenus futiles et dispendieux.

La profession d'infirmier libéral est aujourd'hui malade de ses attentes inassouvies. Telle une enfant en mal d'affection et de reconnaissance, elle sombre peu à peu dans le renoncement, le manque d'estime de soi, le fatalisme, la démission, la résignation. Tous ces sentiments qui barrent le chemin vers l'accomplissement.

La vie est un combat et nous avons plus que jamais besoin de retrouver la confiance, l'estime de soi pour nous réaliser en tant que soignants et par là même, être des professionnels épanouis.

 

     

Full Sentimental !

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Coeur d'Artichaut  !

Il semblerait que beaucoup d'infirmiers libéraux souffrent d'un mal latent et récurrent qui nuirait le plus souvent à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et par extension à celle que les autres peuvent leur prêter. L'homme est affublé de qualités et de défauts qui font de lui un être unique et, dans le grand déballage des personnalités diverses et multiples, nous reconnaissons entre autres, le coeur de pierre, le coeur en or, parfois le coeur au bord des lèvres et le coeur d'artichaut.

Une majeure partie des infirmiers libéraux seraient plutôt dans la classe "coeur d'artichaut" et ce petit côté rêche au dehors, moelleux à l'intérieur les dessert plus qu'il ne les avantage.  Ce trait de caractère participe sans doute au manque de reconnaissance dont ils semblent tous être les  victimes de manière plus ou moins consentantes. 

La victimisation permet par définition de ne pas être responsable de son sort alors que les réponses au manque criant de reconnaissance dont beaucoup se font l'écho ne sont peut-être qu'en nous-mêmes.

Love Me Tender !

Vous aviez construit votre vie professionnelle sur l'image que les autres avaient de vous, sur la gratitude qui pouvait découler des soins que vous prodigueriez, sur le jugement positif de vos compétences et de votre personnalité.

Vous aviez tout misé sur le besoin de reconnaissance, vous vouliez à tout prix être considéré comme un professionnel à part entière et,  une fois de plus, vous vous êtes mis le doigt dans l'oeil. Vous avez confondu les sentiments et les compétences, le sérieux et l'émotion, l'affection et la qualification.

La reconnaissance est fondée sur l'appréciation de la personne comme un être à part entière qui est digne de respect, qui a des besoins ainsi qu'une expertise unique. Il s'agit d'une considération de l'être humain dans sa globalité. Elle consiste àévaluer un travail et à reconnaître la contribution unique d'un travailleur avec des critères tels que l'expertise et l'expérience professionnelles. La reconnaissance doit être porteuse de sens et ne se construit en aucun cas sur l'émotion.

Une Main de Fer dans un Gant de Velours

Être reconnu comme un professionnel de santé aux yeux de ses patients passe nécessairement par la gestion du groupe que forme le soignant et le patient. Il n'y a pas de remède miracle pour que la relation se passe sans heurts mais il est impératif d'installer un climat sain et serein pour que le succès soit au bout du chemin.

Cette réussite passe par la communication qui doit être adaptée et suivre quelques règles telles que :

- Ne pas se laisser emporter par ses propres émotions ou celles de l'autre

- Relativiser

- Être flexible, ce qui ne veut pas dire mou.

- Être assertif, ce qui implique de n'être ni passif, ni agressif  dans la défense de ses droits personnels, l'expression de ses pensées, sentiments ou convictions  tout en acceptant ceux des autres. l'assertivité permet de dire oui ou non, de manière assumée.

Ces quelques règles de base permettront si elles sont suivies d'avoir moins de conflits dans la relation, une meilleure écoute, une adhésion de l'autre et autorisera au final l'accès ultime à la reconnaissance que nous revendiquons tant.

 

 

Journée Internationale des Personnes Handicapées !

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Un jour pour changer le monde !

Heureux évènement que ce 03 décembre puisque depuis 1992, ce jour est dédié aux handicapés du monde entier  par les Nations Unies.

Cette journée est l'occasion de mettre l'accent sur le respect, la dignité, la reconnaissance des droits au travail, l'accès à l'éducation, la possibilité d'avoir une vie sexuelle épanouie pour les personnes en situation de handicap.

Cette année, les thèmes développés concernent les inégalités dont sont victimes les personnes en situation de handicap dans l'accès aux transports, à l'emploi et à l'éducation.

 

364 jours pour oublier !

Les handicapés sont souvent  victimes d'une double peine et leur chance de mener une vie épanouie est assujettie aux moyens financiers dont ils disposent pour faire face aux frais liés à leur handicap.

Plus le handicap nécessite une haute technicité de prise en charge, moins elevé est le taux de remboursement par l'Assurance maladie. Il leur faut donc avoir les moyens de cotiser à une très bonne mutuelle pour payer la part complémentaire, et souvent,  une somme  non négligeable reste à leur charge.

C'est le cas des fauteuils roulants dont voici un petit florilège de témoignages glanés ça et là :

"Voilà actuellement je suis obligée de chercher des dons par mes propres moyens pour financer le fauteuil roulant manuel de mon petit garçon de 5ans il lui en faut un léger petit maniable et il nous reste 2700€ à nos frais… Une honte !!"

"Atteint de Sclérose en Plaques, j’ai dû financer intégralement mon scooter électrique… d’occasion : 3000 euros et notamment avec un prêt santé (0%) de ma mutuelle… ma voisine, atteinte d’une myopathie a dû, elle, créer une association pour organiser des manifestations pour pouvoir payer une très grande partie de son fauteuil électrique qui coûte… 37000 euros !"

C'est aussi le lot de toutes les déficients auditifs qui souhaitent être appareillés. Seuls 20 % des personnes concernées sont équipées  en France faute de moyens. Pour les audio-prothèses, le reste à charge moyen est de 981 euros pour les moins de 20 ans et de 2 284 euros au-delà de cet âge. Les appareillages tardifs sont d'ailleurs en cause dans la dégradation de l'audition chez les déficients auditifs.

 

L'école pour tous !

Depuis le 11 février 2005, la législation en matière de scolarisation des enfants handicapés a changé. Ainsi, « Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l'accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté." (LOI n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées)

En 2012,plus de 20 000 enfants handicapés n'étaient pas scolarisés par manque de solutions adaptées à leur handicap.

La France peine à intégrer ces enfants par manque de structures adaptées, par manque de formation du personnel, par manque d'accompagnement donc de personnel comme les auxiliaires de vie scolaire individualisés.

Love Affair !

Que dire à propos de la légitimité de chaque être humain d'être épanoui sexuellement. La sexualité des personnes handicapées est encore taboue. Pendant que certains pays comme l'Angleterre, l'Autriche,l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, l'Autriche, le Danemark ou l'Italie tendent à légaliser le métier d'aidants sexuels, d'autres  comme la France se réfugie derrière des comités d'éthique qui refusent d'admettre que l'aide sexuelle puisse relever d'un droit et assimile cette démarche à de la prostitution.

La reconnaissance de ce besoin commun à toute l'humanité n'est pas encore née pour les personnes handicapées.

 

Le 5 décembre prochain , nous célébrerons la journée mondiale du bénévolat que nous nous empresserons d'oublier dès le lendemain... Se donner bonne conscience ne coûte décidément pas grand chose...

 

 

http://informations.handicap.fr/art-remboursement-securite-sociale-875-7325.php

http://www.envieautonomie49.fr/remboursement-des-fauteuils-roulant-un-article-de-la-revue-faire-face/

http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000809647&dateTexte=&categorieLien=id

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/07/12/01016-20120712ARTFIG00287-plus-de-20000-enfants-handicapes-sans-ecole.php

Une Cerise sur un Gâteau !

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Nous avons une ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes formidable. En effet, Marisol Touraine, dans sa grande mansuétude vient d'accorder dans le cadre du Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie la petite somme rondelette de 190 millions d'euros.

Le Plan en question tourne autour de grands thèmes tels que l'information et les droits des patients, la formation, la prise en charge et ses inégalités. Ses quatre grands axes sont :

Informer le patient sur ses droits et le placer au cœur des décisions qui le concernent

Voici une noble idée au demeurant qui pourrait en réjouir plus d'un. Le soufflé retombe toutefois très vite puisqu'il est simplement  question  dans ce plan de créer un centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie qui n'est autre que la fusion des deux organes déjà en place, à savoir le Centre national de ressources en soins palliatifs et l'Observatoire national de la fin de vie. Il s'agit  d'une restructuration de l'existant basé sur la communication et les statistiques qui nous fait miroiter une hypothétique nouveauté ou l'art de faire du neuf avec du vieux et encore des administratifs et des administratifs...

Développer les prises en charge au domicile

Notre ministre prévoit la création d'un lit de soins palliatifs pour 100 000 habitants d'ici à 2018. La madeleine qu'elle nous tend paraît appétissante. Cependant, si ces chiffres sont ramenés à la totalité de la population française soit un peu plus de 66 millions d'habitants en 2013, un nombre de 660 lits paraît bien ridicule par rapport au nombre de personnes concernées par ce mode de prise en charge.

A titre d'exemple, en 2012, le nombre de décès par cancer était estiméà 148 000 personnes. Chacun sait que les services de cancérologie abondent de patients en phase terminale qui relèvent des soins palliatifs.

Ce mode de prise en charge ne concernent d'ailleurs pas seulement les services de cancérologie mais elles s'adressent aussi à tous les patients atteints de maladies graves, évolutives, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ainsi qu'aux sujets âgés souffrant de pathologies multiples.

Accroître les compétences des professionnels et des acteurs concernés

Madame la Ministre souhaite structurer la formation aux soins palliatifs en créant une filière universitaire dédiée aux soins palliatifs et à l'accompagnement en fin de vie. Nous sommes heureux de l'apprendre, surtout celles et ceux qui sont déjà titulaires de diplômes universitaires en soins palliatifs qui, semble-t-il ne doivent pas être assez "structurés" ! D'ailleurs, les infirmiers libéraux ne font-ils pas des soins palliatifs toute l'année depuis toujours ?

► Réduire les inégalités d’accès aux soins palliatifs

Six nouvelles unités de soins palliatifs seront créées dès 2016 dans les territoires qui en sont dépourvus. La France comptait 122 unités de soins palliatifs et 418 équipes mobiles de soins palliatifs , pour un total de plus de 5 000 lits d’hospitalisation, selon les chiffres 2013 du Bilan du programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012.

On estime en France, que 20 % des patients dont l’état le requiert bénéficient des soins dispensés en fin de vie pour « soulager la douleur, apaiser la souffrance psychique, sauvegarder la dignité », comme le dit la loi n° 99-477 du 09 juin 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs.

 

http://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers

http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=bilan-demo&page=donnees-detaillees/bilan-demo/pop_age2b.htm

http://www.hopital.fr/hopital/Vos-dossiers-sante/Fin-de-vie-Soins-palliatifs/Les-soins-palliatifs

http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/1999/99-23/a0231524.htm

La Nomenclature pour les Nuls !

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L'Obsolescence de nos Actes

Dans notre très bien aimée Nomenclature Générale des Actes Professionnels relative à la profession d'infirmier libéral, l'article 1er énumère les prélèvements et injections qui relèvent de notre compétence ainsi que les cotations y afférents. Parmi ceux-ci, il  y en a un en particulier qui a toujours attiré mon attention mais qui reste et demeure une sorte de quête inassouvie, un mirage, une fantasmagorie dans ma pratique pourtant déjà ancienne.

Il s'agit bien évidemment de l'injection d'un sérum d'origine humaine ou animale selon la méthode de Besredka, pour laquelle la sécu nous gratifie royalement d'un AMI 5 soit 15.75 euro, surveillance comprise. Une somme pareille allouée pour de petites injections, il doit y avoir une erreur, un coup fourré, une duperie  ! 

Le désir de vous éclater sur ce type de soins vous chatouillait la main droite ou gauche au choix, et bien sachez  que  ces injections sont de moins en moins pratiquées et tombent en désuétude. On comprend donc aisément la quête du Graal en ce qui les concerne.

Bedreska, mon amour !

La méthode de Besredka est une technique qui consiste à injecter un sérum par petite fraction. La dose à injecter est fractionnée, l'injection de la plus grande part du sérum étant précédée, à des intervalles et à des dosages variables, d'une ou de plusieurs injections d'une très petite quantité du même sérum. Le sérum hétérologue, c'est-à-dire d'origine animale est un sérum qui a été préparéà partir de sérum d'animaux tels que le mouton, ou le cheval. Leur fabrication est peu onéreuse mais leur utilisation comporte parfois des risques tels que des réactions allergiques immédiates pouvant aboutir à un choc anaphylactique ou une maladie sérique dans les situations de réactions retardées.

La méthode de Besredka permet d'éviter la survenue de ces réactions. Le sérum est injecté de quart d'heure en quart d'heure, 1/10 10 millilitres puis un quart de millilitre, puis le reste de la dose.

Au final ...

Voici donc un acte d'un autre âge parfaitement inutile dans notre nomenclature. Heureux sommes-nous d'ailleurs de ne pas y trouver encore la pose de ventouses ou les cataplasmes à la moutarde de nos arrières grands-mères.

Par contre, les soins relevant de notre rôle propre que nous pratiquons chaque jour n'ont pas de cotations spécifiques dans la Nomenclature générale des actes professionnels. Ils sont inclus dans les actes infirmiers de soins (AIS).

Rappelons tout de même que la reconnaissance de notre rôle propre en 1978 nous a ouvert la porte de l'autonomie puisqu'il nous a donné la possibilité de poser des diagnostics infirmiers et que nous avons tout intérêt à nous battre pour qu'il perdure.

 

Injection d’un sérum d’origine humaine ou animale

selon la méthode de Besredka, y compris la surveillance………………………………… 5

njection d’un sérum d’origine humaine ou animale

selon la méthode de Besredka, y compris la surveillance…………………………

http://www.larousse.fr/archives/medical/page/119


Nous sommes faits comme des Rats !

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Vous avez dit "État d'Urgence" !

Et bien voilà, nous y sommes, suite aux attentats de Paris, la prolongation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois a été adoptée, jeudi 19 novembre, à l'Assemblée nationale. L'état d'urgence pourrait  d'ailleurs bien faire son entrée dans notre constitution par la création d'un nouvel article (36-1) qui serait associéà celui déjà existant sur l'état de siège.

La déclaration d'état d'urgence permet d'interdire la circulation des personnes et/ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixées par les préfets et d'instituer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé.

Elle autorise aussi l'interdiction du séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver de quelque manière que se soit, l'action des pouvoirs publics.

Elle peut ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature (écoles, universités, salles de sport municipales, stades etc.) et annuler toutes manifestations publiques ainsi que la perquisition à domicile de jour et de nuit chez tous suspects notamment les détenteurs de la fiche S.

Nous, citoyens sommes en droit de nous demander  où commence et où s'arrête le pouvoir des préfets...

L'état d'urgence est prolongé pour une durée de 3 mois à compter du 26 novembre 2015, soit jusqu'au 26 février 2016.

 

La grève n'est plus pour maintenant !

 

Nous sommes faits comme des rats, L'interdiction de manifester est une aubaine, du pain béni en ces temps de mécontentement général et la situation politique est telle que la prolongation de l'état d'urgence sous couvert de sécurité pourrait bien être plus qu'une probabilité. Nous sommes  pieds et poings liés, sans aucune possibilité de défendre nos droits par quelques manifestations que ce soient.

Le vote et les mots sont les derniers remparts qui nous restent pour protester et il est à craindre que ces derniers n'aient que peu de poids dans un avenir très proche.

Quant au vote, les urnes ont parlé ce soir. Le sentiment de crainte pour certains, de dégoût pour d'autres s'est subitement matérialisé par les pourcentages en faveur du Front National.

Derrière l'isoloir, la liberté : Votez au deuxième tour !

 

 

 

 

 http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur.5074.html#titre5

Petit Manuel du Casse-Pied !

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Le Casse-Pied : un modèle d'exception !

casse pied

Le casse-pied plus communément appelé l'emmerdeur est un spécimen assez courant dans le quotidien de l'infirmier libéral. Cet enquiquineur, cet empêcheur de tourner en rond qui vous mène la vie dure est un grand stratège, une sorte d'Hannibal en pyjama doublé d'un persécuteur dont la seule ambition est de vous pourrir la vie.

La proportion d'hommes et de femmes parmi les casse-pieds est plutôt équilibrée. Devenir un emmerdeur n'est donc pas dévolu à un sexe plus qu'à l'autre comme certains pourraient le penser. Par contre, c'est une profession de foi, un engagement et il faut beaucoup de rigueur, de ténacité et un sens inné de l'obstination pour pouvoir se targuer de faire partie du club très fermé des casse-pieds assermentés.

Être un emmerdeur est un travail à temps plein qui nécessite de maîtriser quelques règles de base. Le code du casse-pied permet de garder le cap dans toutes les situations du quotidien.  Les différents paragraphes de ce code de conduite permettent d'aborder des thèmes multiples et variés tels que "Le casse-pied dans les magasins","Le casse-pied à l'hôpital" ... ou le "casse -pied malade" qui, de fait, nous concerne directement. Le manuel du casse-pied est un peu comme la bande dessinée "Martine" de notre enfance que l'on s'est mangéà toutes les sauces.

Selon le vieil adage qui consiste à dire que l'homme surpris est à demi battu, il est  donc primordial, afin de se protéger de connaître son potentiel tortionnaire pour tuer sa vocation dans l'oeuf.

 

Apprenez à les reconnaître !

martine casse pied

- Le casse-pied de base a un rapport au temps tout à fait particulier, une sorte de mécanique interne qui réagit à...son bon vouloir. Il se fera donc un plaisir de vous faire poireauter sous la pluie devant sa porte pendant des plombes avant de vous ouvrir. Pour lui, vous ne serez jamais à l'heure, ce sera toujours où trop tôt ou trop tard et il ne se privera pas de vous en faire la remarque chaque jour.

- Le casse-pied, s'il a un chien, ne l'attache pas juste pour vous foutre la trouille et vous maintenir en respect au-delà des limites de sa propriété. Il est le seul maître à bord et décide qui entre et sort de son domaine et surtout quand.

- Le casse-pied ne va pas à la pharmacie, il est toujours en rade de médicaments. Il ne va pas chez le médecin non plus pour renouveler ses ordonnances à moins qu'on ne le supplie. Le casse-pied s'appelle désiré, il aime se faire attendre.

- Le casse-pied s'absente quand il veut et bien sur, il ne vous prévient pas. C'est un être libre.

- Le casse-pied connaît très vite votre numéro de téléphone par coeur et n'hésite pas à s'en servir, principalement, le dimanche, les jours fériés ou après 22 heures.

- Le casse-pied n'hésitera pas à vous demander si vous ne faites pas taxi, livreur ou facteur. Vous faites un peu partie de son environnement et où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir...

- N'attendez pas du casse-pied le moindre geste, le plus petit chocolat pour Noël ou la fête des mères. Vous faites partie de son environnement certes mais pas de sa famille, il ne faut pas abuser quand même.

Accepter le comportement et les exigences des casse-pieds s'apparente à une forme d'esclavage, de relation dominant/dominé dans laquelle la dimension de soin perd peu à peu sa place. Il est impératif de faire preuve d'assertivité pour que le duo soignant/soigné soit supportable pour les deux parties.

 

Le Lac des Cygnes !

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L'homme qui fait ma toilette ce matin a 70 ans de moins que moi. Il est jeune et beau. Ses mains, habilement, parcourent mon corps et son parfum m'enivre.

Depuis quelques semaines déjà, ce corps sur lequel j'ai tant compté refuse de se lever. Lui qui m'a emmené au bout du monde, lui avec lequel j'ai tant joué, lui qui a fait souffrir et qui a tant subi parfois, lentement se pétrifie.

Ce compagnon de route, si fidèle pourtant durant toutes ces années, m'abandonne et s'apprête, je crois, à jouer sa dernière représentation. L'infirmier, délicatement, me tourne et me retourne dans mon lit médicalisé et ensemble, nous donnons sans doute un de nos derniers spectacles. Le cygne s'éteint doucement au fond de son alcôve. Les photos vieillies accrochées ça et là, sont autant de souvenirs de cette vie bien remplie. Elles sont aussi les seules témoins de cet ultime show. Arabesques, pas chassés, pointes, entrechats et grands jetés m'ont accompagné de l'aube à la nuit durant toute ma vie de ballerine. Je ne suis plus aujourd'hui qu'une poupée de chiffon souffrante et désarticulée qui attend l'heure du trépas.

 

J'étais jeune et belle pourtant. J'ai travaillé et fait souffrir ce corps sans relâche pour tenter d'aboutir à une forme de perfection. Rigueur, précision et ténacité ont été les règles de ma vie de danseuse. Je fus aimée, choyée, adulée et j'ai eu la chance de faire le métier dont je rêvais depuis toujours.

Hélas, aujourd'hui, la ballerine que l'on ovationnait est devenue une vieille femme grabataire vouée à dépendre d'autrui pour les tâches les plus basiques de son quotidien. La vieillesse graduellement s'est insinuée en moi me clouant tout d'abord devant un déambulateur puis dans un lit.

Me laver, prendre soin de moi, me nourrir, sont à présent des tâches dévolues à des tierces personnes. Il m'a fallu me résoudre à  accepter que ces mains inconnues pénétrent dans mon intimité. Ces mains parfois glacées qui me donnent un avant-goût de l'hiver à venir. Ces mains quelquefois pressées qui réveillent de vieilles douleurs articulaires. Ces mains tendres aussi qui, telle des douceurs apaisent mes souffrances.

Il y a tant d'années que ma peau n'a pas été touchée, effleurée, enflammée par  des caresses. Un sentiment de honte soudain m'envahit, la décrépitude et la déchéance liée à la sénescence me répugne. Je n'aime plus ce corps perclus de douleurs, je ne reconnais plus ce regard vide qui est à présent le mien, je regarde mes mains torturées comme des sarments de vignes  et je voudrais  en finir. Mais je suis une personne âgée dépendante et dans le mot "dépendance", il y a les mots abnégation, abandon, démission, désarroi, résignation et soumission.





Bienvenue dans les Maisons de Santé Pluridisciplinaires !

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Welcome Home !

Selon l'article L. 6323-3 du code de Santé Publique, La maison de santé est une personne morale constituée entre des professionnels médicaux, auxiliaires médicaux ou pharmaciens. Il s'agit donc d'une structure regroupant plusieurs professionnels de santé (Médecin, Infirmière, Sage-Femme, etc…) qui travaillent tous dans le cadre d’une activité libérale, pour l’exercice de premier recours dans le cadre d’un Projet de Santé (PRS) établi par le ministère de la santé et mis en place par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Ce projet de santé est signé par chacun des professionnels de santé membres de la maison de santé.

En résumé, il s'agit d'un lieu où les différents acteurs du soin se regroupent afin de mettre en commun les outils, les savoirs et les revenus afin de partager les informations, et ainsi, optimiser la qualité de la prise en charge des patients car il est bien évident que le bien-être du patient est au centre des préoccupations de ce type de structures.

Selon le règlement arbitral paru au Journal Officiel n°0049 du 27 février 2015, les maisons de santé pluridisciplinaires sont rémunérées en fonction des objectifs définis conjointement entre la structure, l'ARS et la CNAM. Les enveloppes s'étendent de 16 450 euros à 51 800 euros pour une patientèle de référence de 4000 patients. La structure peut en effet cumuler jusqu'à 7400 points rémunérés à 7 euros le point.

Il est bon de se rappeler que, nous, infirmiers libéraux sommes aussi soumis à des règles et des lois. L'Article 9 du Décret n° 93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et infirmières précise  que l’infirmier ou l’infirmière ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit. Il ne peut notamment accepter une rétribution basée sur des obligations de rendement qui auraient pour conséquence une restriction ou un abandon de cette indépendance. A méditer !

Compérage ou pas ?

Le ou les médecins qui exercent dans une maison de santé vont donc envoyer leurs patients vers les  professionnels membres de cet établissement. Ce mode de fonctionnement est certes intéressant pour le patient puisqu'il n'a plus à se déplacer qu'à un seul endroit pour avoir un rendez-vous avec son kinésithérapeute ou son infirmier. Par contre, Il est  intéressant de s'interroger sur la notion de compérage régi par le Code de la Santé publique.

L'Article 23 (article R.4127-23  du code de la santé publique) qui vise les médecins et les autres professionnels de santé, interdit toute entente illicite qui entacherait la liberté et l'indépendance professionnelle des médecins et porterait ainsi atteinte au libre choix des patients.

"Tout compérage entre médecins, entre médecins et pharmaciens, auxiliaires médicaux ou toutes autres personnes physiques ou morales est interdit."

L'Article 21 du Décret n° 93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et infirmières précise qu'il est interdit à l’infirmier ou à l’infirmière toute forme de compérage, notamment avec des personnes exerçant une profession médicale ou paramédicale, des pharmaciens ou des directeurs de laboratoires d’analyses de biologie médicale, des établissements de fabrication et de vente de remèdes, d’appareils, de matériels ou de produits nécessaires à l’exercice de sa profession ainsi qu’avec tout établissement de soins, médicosocial ou social.

A croire qu'il y a toujours deux poids, deux mesures ! Le compérage autorisé pour les maisons de santé pluridisciplinaires qui ont un statut de personne morale et interdit chez les infirmiers libéraux précipitant ces derniers vers le gouffre. La multiplication des maisons de santé voulue par le gouvernement va sans doute sonner le glas de l'exercice libéral dans un futur très proche.

 

 

http://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2015/2/23/AFSS1505152A/jo

Le miracle de Noël !

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Tous les ans, au mois de décembre, il se produit un miracle dont nous sommes tous les témoins plus ou moins conscients.  Il n'est point question ici de marcher sur les eaux, de changer l'eau en vin ou de ressusciter Lazare.

Non, le prodige auquel nous assistons chaque année à la même époque ne se rattache pas à la foi d'où qu'elle vienne. Il découle simplement d'un désir irrépressible de préparer comme il se doit les fêtes de fin d'année. Ce qui se traduit aujourd'hui par consommer à outrance afin de satisfaire des besoins créés de toute pièce par la publicité et les médias. Ainsi, il est de bon ton de se saigner aux quatre veines pour ne pas être "has been" et satisfaire aux diktats de la société dans laquelle nous vivons.

 

C'est pourquoi, certains de nos patients vont subitement être atteints d'oniomanie ou trouble liéà l'achat compulsif. Comme toute compulsion qui se respecte, Ils vont tout sacrifier à cette névrose naissante et oublier pendant quelques semaines leur statut de "malade" et par extension, les visites de leur infirmier.

Une énergie nouvelle habitent donc ces patients. Aux orties les maladies,  la fatigue,  le mal de vivre, les douleurs. Ils vont BIEN ! Dès que les boutiques sont ouvertes, l'appel de la caisse enregistreuse est ensorcelant et nul ne peut y résister. Vents et tempêtes, froid et brouillard, rien n'arrête la frénésie consumériste. Les pensées, les conversations sont essentiellement centrées sur ces évènements que sont Noël et la Saint Sylvestre.

La dépendance s'installe durant quelques semaines jusqu'à ce que la carte bleue rende l'âme après de bons et loyaux services. Après viendra le temps du sevrage...

Ces miracles, somme toute salutaires pour le moral, multiplient au fil des jours,  les portes closes, les téléphones sur messagerie, les retards, les désistements et générent souvent un laisser-aller quant à la prise en charge des diverses pathologies. L'oniomanie s'accompagne souvent d'un manque de respect vis à vis de l'autre.

Les diabétiques, les hypertendus, les obèses et consorts s'oublient  souvent dans des douceurs préjudiciables à leur santé pendant ces temps de fêtes. Il faudra d'ailleurs se battre d'arrache-pied pour retrouver un semblant d'équilibre après toutes ces libations. Le mois de janvier va être douloureux et difficile. Bonne fêtes de fin d'année à tous.

 

 

 

La Stratégie du Dégoût !

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Ainsi soit-il, la loi de santé a été adoptée par le Parlement en ce jeudi 17 décembre 2016. La médecine libérale est en colère et on les comprend.

Selon le quotidien Libération, "97 % des médecins  estiment subir trop de contraintes, économiques et administratives" et 74 % d'entre eux sont même pessimistes" quant à l'avenir de la profession. Les chiffres parlent d'eux-mêmes en matière de pressions et de désillusions.

Bien que l'avis des patients et des autres professionnels de la santé soit rarement sollicité, leur déception est  toute aussi  grande puisqu'ils vont subir de plein fouet, eux aussi, les nouvelles dispositions de cette loi de santé. Le pouvoir est à présent dans les mains des Agences Régionales de Santé et des mutuelles ou assureurs qui vont ensemble définir un cahier des charges en matière de soins qu'il faudra respecter pour être payé ou remboursé. La notion d'efficience deviendra alors le premier critère dans les prises en charge, laissant derrière elle l'efficacité, l'égalité mais aussi la confidentialité en matière de santé.

 

Les manifestations attendues par le plus grand nombre mais brisées dans l'œuf suite aux évènements du 13 novembre 2015 ont eu raison du moral des troupes. L'état d'urgence ainsi que le caractère apocalyptique des attentats ont baillonné les foules et dompté toutes volontés de revendications.

L'avenir de l'exercice libéral est à présent à reconsidérer puisque sa forme actuelle semble moribonde. Le nombre de professionnels qui songent à quitter leur cabinet, à déplaquer ou à se reconvertir ne cesse de croître et cette désaffection pour un métier où l'on a souvent consacré de nombreuses années de sa vie favorise l'apparition de structures telles que les maisons de santé pluridisciplinaires.

Dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux, le gouvernement prévoit la création de 1000 maisons de santé sur le territoire à l'horizon de 2017 (elles étaient au nombre de 600 en 2014). Nous sommes en droit de nous interroger sur les motivations de cette loi de santé qui pourraient être un simple outil pour décourager voire écœurer purement et simplement les professionnels de leur mode d'exercice. Il s'agirait en quelque sorte d'une stratégie du dégoût dépeuplant peu à peu les cabinets et permettant ainsi la multiplication des structures où le libéral ne serait plus qu'une illusion.

Depuis l'adoption de la loi santé de Marisol Touraine, l'état d'urgence se trouve également dans la survie de l'exercice libéral. La grande conférence santé prévue le 11 février 2016 sera-t-elle à même de changer la donne ?

 

http://www.liberation.fr/france/2015/12/17/la-loi-sante-adoptee-les-medecins-en-ebullition_1421442

http://www.gouvernement.fr/action/la-lutte-contre-les-deserts-medicaux

Conte de Noël à l'Envers !

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Sweet Christmas !

Les contes de Noël sont là pour nous faire rêver. Il existent pour que nos mirettes ébahies  voient des milliers d'étoiles et de soleils, que la joie emplisse nos cœurs, et blablabla et blablabla... Mais comme le dit l'expression consacrée du moment, "ça, c'était avant...".

Le monde tel qu'il est aujourd'hui fait la part belle aux méchants, sournois, calomnieux et malintentionnés de tous acabits. Place donc à l'antipathie, la sournoiserie, l'hypocrisie, la délation, la médiocrité et bienvenue dans le joli monde des Javotte, Médusa, Cruella, Jafar, Edgar ou Maléfique. Ce conte de Noël en version "côté obscur de la force" loin du manichéisme de Disney est un petit clin d'œil aux garces et pestes en tous genres qui sévissent dans notre profession.

La Petite Infirmière Tatoueuse !

Il était une fois une petite infirmière libérale qui travaillait dans une petite ville de province.

Malgré son courage et sa détermination, elle avait bien des difficultés à se faire une petite place parmi les professionnels déjà installés depuis longtemps. La concurrence était rude et les rapports entre collègues pas toujours cordiaux.

Plus les jours et les semaines passaient et plus la petite infirmière peinait à boucler ses fins de mois. Les charges l'étouffaient et les patients se faisaient de plus en plus rares.

Pourtant, elle restait déterminée à réussir et à s'accomplir professionnellement. Elle décida donc de se former à une autre discipline liée au soin et au bien-être. Une activité qui lui permettrait de s'épanouir tout en continuant à s'occuper des autres.

Elle mit à profit ses prédispositions artistiques et devint artiste tatoueuse. Réparer, redonner une image de soi positive aux personnes mutilées dans leur chair, telle était sa nouvelle vocation.

Dans le but de se consacrer entièrement à sa nouvelle activité, elle décida de vendre sa petite clientèle mais ce fut sans succès. Elle proposa de la céder gratuitement à qui en voudrait mais rien n'y fit.

Elle arriva cependant à se séparer de quelques patients sauf cinq dont personne ne voulait. Elle aménagea donc ses horaires en fonction de ces cinq personnes qui restaient à sa charge et qui nécessitaient des soins lourds, et réserva le temps restant pour pratiquer sa nouvelle activité, le tatouage.

Elle se sentait légère et utile. Elle redonnait un peu d'estime de soi à des corps abîmés ou mutilés par la chirurgie, les chimiothérapies, la radiothérapie ou les brûlures. Grâce à la finesse de son geste, à la précison du dermographe et à la qualité des pigments utilisés, elle devenait soudain magicienne.

L'histoire de la petite infirmière aurait pu continuer ainsi sans encombres, les journées passaient partagées entre les petits patients grabataires dont elle s'occupait encore et son activité de tatoueuse qui, pour l'instant, ne lui permettait pas encore de vivre.

Ce bonheur nouveau aurait pu durer encore si ce n'était sans compter sur la malveillance de certains collègues qui se sont précipités pour la dénoncer à l'Ordre National Infirmier.  La petite infirmière pour se faire connaître en tant que tatoueuse a fait de la publicité en mentionnant qu'elle était non seulement tatoueuse mais aussi infirmière. Il est interdit pour un infirmier libéral de faire de la publicité alors que les services de soins à domicile et autres structures ont des affiches à faire pâlir un cinéma et qu'ils se promènent avec des voitures qui sont dignes du tour de France tant elles sont couvertes de slogans.

Suite aux menaces de poursuites judiciaires émises par l'Ordre National Infirmier, la petite infirmière n'a pas courbé l'échine. Elle a fait refaire ses flyers pour qu'ils soient irréprochables et continue malgré tout son activité.

Elle tient à remercier toutes les personnes qui, par jalousie ou méchanceté, l'ont dénoncée. Elle souhaiterait que tous ces délateurs ou délatrices aient le courage de dénoncer aussi les abus des centres de soins, SSIAD et HAD qui ne se privent pas pour faire de la publicité et nuisent bien plus à leur exercice. Elle leur demande de dénoncer utile afin que toute la profession en bénéficie. Merci à eux et joyeuses fêtes de fin d'année. 


Joyeux Noël à Tous !

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Je vous souhaite à tous de passer un joyeux Noël.

J'adresse une petite pensée à tous nos collègues qui travailleront en ce jour férié ainsi qu'à toutes les personnes malades ou âgées, ce qui va souvent de paire, qui seront encore seules cette année pour cette occasion.

Noël est l'occasion de dons et d'échanges qui renforcent les liens sociaux et c'est aussi un moment de solidarité.

C'est aussi le moment de faire la paix avec l'autre et avec soi-même. Le plus beau cadeau est le don de soi. Ayez donc une petite attention envers ceux que vous avez délaissé, oublié ou perdu de vue mais qui, un jour, ont croisé et parcouru votre chemin et n'ayez pas peur de leur dire que vous les aimez.

Je vous souhaite donc un Noël festif et pas trop commercial, j'espère ne pas avoir à vous retrouver demain sur les sites de troc en tous genres pour échanger vos cadeaux. Songez que la tante Paulette a parfois mis des semaines à vous tricoter le pull rouge à pois noir qui vous donne une allure de coccinelle et que le cousin Robert a fait tous les vide-greniers pour vous trouver l'exemplaire rarissime de "La gazette du chasseur de papillons" dont vous  vous foutez comme de l'an quarante.

Vous avez vingt quatre heures pour être indulgents et tolérants...

Bon réveillon à tous.

La Seringue.

 

 

 

Divorce à la Française !

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Sweet December !

Ah, décembre, mois qui symbolise la fête pour les 2.2 milliards de chrétiens dans le monde et marque la fin de l'année. Décembre qui annonce une fin et laisse entrevoir le début d'un renouveau.

Décembre festif, paré de couleurs et de cadeaux, qui se distingue des autres mois par sa magie et les traditions qui l'entourent.

C'est le temps où l'on aime à se retrouver au coin du feu devant un bon verre de vin chaud, où l'on s'émerveille devant le spectacle toujours émouvant des flocons de neige qui virevoltent dans le vent.

Décembre a, pour la majorité d'entre nous, ce côté merveilleux et féérique qui nous rappelle que nous avons été enfant. Il est donc synonyme d'offrandes et, en matière de cadeaux, la carpimko et l'urssaf ne nous oublient pas. C'est le temps béni des échéanciers qui vont nous accompagner toute l'année à venir. Le précieux courrier nous attend donc tous ce mois-ci dans nos boîtes aux lettres. Ne cachez pas votre joie, s'il vous plait !  Sous couvert de solidarité nationale, ces charges nécessaires sont aujourd'hui assimilées par les infirmiers libéraux à du pressurage et de l'exploitation en bonne et due forme.

La Carpimko et l'Urssaf, ces Obscurs Objets de Dégoût !

Ah, nos très chères Carpimko et Urssaf, ces épouses  au combien fidèles, pointilleuses et ponctuelles, ces compagnes avec lesquelles nous avons signé un pacte à la vie, à la mort.

Ces bien-aimées institutions qui nous accompagnent pour le meilleur et surtout pour le pire, qui nous soutiennent jusque dans la maladie et la mort. Ces maîtresses-femmes qui vont nous chaperonner durant toute notre vie professionnelle et notre retraite.

Ces opportunistes qui, telles des sangsues, nous saignent à blanc même lorsque nous sommes à genoux. Ces usurières qui ont l'art de vous reprendre de la main gauche ce qu'elles vous ont donné de la main droite lorsque vous êtes en arrêt longue maladie.

"Dans ce monde, rien ne peut être considéré comme étant certain, à part la mort et les impôts" disait Benjamin Franklin en 1789 et, en matière d'imposition, il faut avouer que ça tape fort et que, malheureusement, il y a toujours obligation à payer ces taxes dont la croissance est exponentielle.

Fi donc, point de libertinage possible, les belles sont contre toutes procédures de divorce qui les mèneraient à la faillite. Elle sont aussi de plus en plus gourmandes et précipitent certains d'entre nous vers le syndrome du "je n'arrive plus à joindre les deux bouts" avec toutes les déconvenues liées à cette affection telles que majorations de retard ou dettes qui s'accumulent et qui, par effet rebond entraînent d'autres arriérés de paiements.

Les récalcitrants que l'on nomme les libérés de la sécu sont pour l'instant dans l'illégalité la plus totale. Maître Lasmari, avocat à Paris déclarait en 2014 dans l'Express que quitter le RSI ou tout autre régime de sécurité sociale tient tout bonnement du suicide et que la loi française ne manque pas de dispositions pour punir les éventuels contrevenants que ce soit en matière de sanctions pénales ou civiles.

La rupture du contrat qui nous lie à ces deux organismes semble pour le moment plus que compromise et la légalisation du divorce  est encore une utopie. On ne peut que suggérer aux insoumis de se fabriquer un petit bas de laine pour les jours sombres qu'ils pourraient avoir à affronter.

Le travail rend libre paraît-il ...

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/18/les-chretiens-sont-le-premier-groupe-religieux-au-monde_1807767_3224.html

http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-fiscalite/les-liberes-veulent-quitter-la-secu-droit-ou-suicide_1515452.html

http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-vie-revee-des-liberes-de-la-secu_1658086.html

Et la Politesse, Bordel !

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Meilleurs Vœux!

La tradition veut que chaque année à la même époque, nous nous fendions d'une jolie prose pour souhaiter à tous ceux que nous connaissons ou pas d'ailleurs, nos meilleurs vœux de santé, de prospérité, d'amour et de joie pour les douze mois à venir.

Ces échanges divers et variés peuvent être protocolaires, cérémonieux, guindés ou informels. Ils sont parfois poétiques, originaux, extravagants, baroques ou fantaisistes. Qu'importe les moyens utilisés et la formulation pourvu qu'il y ait partage d'espoirs que tout aille pour le mieux du 1er janvier au 31 décembre.

Les nostalgiques, par exemple, utilisent encore le Vélin d'Angoulême et rédigent leurs messages à l'encre de Chine avec une jolie plume Sergent Major. Les enveloppes, parfumées sentent la rose ou le jasmin et les timbres vous emmènent en voyage dans des contrées inexplorées ou dans les fonds marins. 

Les originaux utilisent des pigeons voyageurs, des ballons-sondes ou des bouteilles à la mer. Les pragmatiques qui, soyons réalistes, peuvent s'apparenter à une catégorie de feignasses, copient-collent un e-mail en autant d'exemplaires qu'ils ont de relations, ce qui oblige àêtre plus que concis dans le texte. C'est pourquoi, dans ce cas précis, la formule "Meilleurs vœux" minimaliste semble la plus appropriée. Les bavards ne craignent pas de passer les 72 prochaines heures pendus à leur téléphone portable pour ainsi, faire le tour de la famille et de tous leurs amis. Quant aux administrations, elles ont une manière bien à elles de nous souhaiter le meilleur pour l'année à venir.

Les Vœux de l'Urssaf !

En cette fin d'année, nous sommes donc des milliers à avoir reçu dans nos boîtes aux lettres les vœux de l'Urssaf dont la teneur est la suivante :

"Vous pouvez effectuer dès maintenant le télépaiement des cotisations dues à l'URSSAF pour l'exigibilité de février 2016. Vous recevez ce message dans le cadre de votre abonnement à nos services en ligne. Si vous ne souhaitez pas recevoir ces accusés de réception par courriel, vous pouvez vous désabonner dans la rubrique « Gérer mon abonnement ». Merci de ne pas répondre à ce message qui est généré automatiquement par le serveur des télédéclarations. Pour toute information, nous vous invitons à vous rapprocher de votre interlocuteur habituel au 0811 011 637 (prix d'un appel local)".

Alors, on peut déjà noter d'emblée l'entrée en matière de la prose administrative de cette noble institution, à savoir, pas de bonjour, pas de monsieur, madame, mon chien, rien, le néant, le vide intergalactique, le destinataire n'existe pas, l'infirmier libéral est une entité non répertoriée dans le genre humain. Il  est simplement doté d'un compte en banque. Ça, c'est une première chose. Ensuite, on constate que pour avoir un interlocteur à qui parler, se confier ou tout simplement souhaiter la bonne et heureuse année comme il se doit, nous devons payer le prix d'un appel local sur un numéro qui va nous balader d'étoile en dièse et nous faire visiter toute la galaxie en épuisant notre forfait téléphonique.

En ce qui concerne les vœux, mesdames et messieurs les infirmiers, ne rêvez pas ! Ce genre de civilités ne fait pas partie du vocabulaire des ronds-de-cuir qui travaillent dans cette administration.

Pourtant, la politesse, la courtoisie et les convenances sont des valeurs qui participeraient sans doute à la bonne entente entre l'Urssaf et les professionnels de santé.  N'oublions jamais que ce sont nos deniers qui rémunèrent toutes ses petites mains agiles qui tapotent des milliers d'e-mails  chaque année pour nous réclamer nos cotisations.

 

 

 

 

 

Le Petit Monde Surréaliste de la Sécu !

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La Peur et la Vertu

Le grand paradoxe de la sécu est qu'elle est encore capable de nous étonner chaque jour. La vieille dame excelle dans l'art de nous faire marcher sur la tête, elle use et abuse de pouvoirs qui ont souvent des allures d'inquisition et laisse sur le carreau bon nombre de professionnels de santé.

La demoiselle a toujours raison et tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. Lorsqu'elle débusque un présumé fraudeur, elle met le paquet en matière de pression psychologique et n'hésite pas à investir financièrement à grand renfort de procédures qui, parfois, coûtent bien plus cher que la supposée escroquerie. N'oublions pas que les frais imputés à toute action en justice sont réglés par les contribuables que nous sommes.

Cette manière de gouverner ses administrés par la peur permet de maintenir la population tranquille et légitime les réformes. Les caisses naviguent entre vertu, crainte et honneur et manipulent ainsi les masses. Deux choix s'offrent alors à nous, être vertueux et faire allégeance ou perdre son honneur et faire face à la vindicte populaire.

Comme le disait Montesquieu, « Comme il faut de la vertu dans une république, et dans une monarchie, de l’honneur, il faut de la crainte dans un gouvernement despotique : pour la vertu, elle n’y est point nécessaire, et l’honneur y serait dangereux».

 

 

Les Aventures de Sophie ou Comment engraisser le Petit Cochon

L'histoire de Sophie est un exemple constePetiternant de situations kafkaiennes dont la sécu nous régale. Elle est infirmière libérale en zone rurale depuis 2010. En septembre 2014, au hasard (ou pas) d'un contrôle d'activité, elle reçoit une lettre recommandée de sa caisse lui intimant de rembourser dans un délai d'un mois une somme de 371 euros + 10 % relative à des soins effectués sur un patient diabétique. Les motifs de cet indu sont explicites, il n'y a pas de trace d'ordonnance concernant ce malade et ladite somme est majorée parce qu'elle ne s'est pas manifesté dans les deux mois impartis pour contester cet indu. Sophie, enceinte de plusieurs mois est à ce moment là en arrêt maladie pour état pathologique liéà sa grossesse. Elle est contrainte par son médecin de rester alitée jusqu'à l'accouchement.

Elle vérifie toutefois le lot incriminé et constate que la somme réclamée ne correspond pas au lot concerné. Elle n'hésite pas à contacter sa caisse pour avoir quelques explications et leur envoie derechef une lettre recommandée avec toutes les pièces justificatives. La réponse ne se fait pas attendre avec une jolie prose à l'intérieur qui explique qu'effectivement, il y a eu erreur de la caisse sur le lot mais que, n'ayant fait aucune réclamation dans les deux mois à ce propos, l'indu majoré d'une pénalité de retard de 10 % reste dû soit la modique somme de 408.10 euros.

Résumons donc, Sophie est redevable d'un indu pour absence de justificatif, la caisse s'est trompé de lot mais elle doit tout de même régulariser sa situation parce qu'elle ne s'est pas justifiée dans les temps ! Ça va, tout le monde suit ?

Pourquoi ce retard, me direz-vous ? Premièrement, parce que la lettre n'était pas adressée à la bonne adresse. Sophie a déménagé et en a informé sa caisse depuis déjà longtemps et ses nouvelles feuilles de soins mentionnent ce changement.

Deuxièmement, souvenons-nous que Sophie est obligée de rester alitée pendant sa grossesse, qu'elle est en congé pathologique pour ce même motif, que la caisse en est informée, qu'elle vit à la campagne où les courriers recommandés sont le plus souvent déposés dans les épiceries faute de bureau de poste où les retirer. Elle a donc effectivement eu cette lettre recommandée entre les mains avec beaucoup de retard et ce, grâce à l'épicière qui a fait le rapprochement avec son nom malgré une adresse erronée.

Cette petite pécadille aboutit tout de même au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale en octobre 2015. L'avocat de la caisse fait son réquisitoire, invoquant la mauvaise foi à propos de l'adresse et s'appuie sur les deux mois réglementaires pour contester un indu, Sophie se défend seule comme malheureusement trop souvent dans ce genre de situation. Elle montre sa feuille de soins préremplie par la cpam avec la bonne adresse, l'ordonnance dont il est question, son arrêt maladie pour grossesse pathologique et se débat comme elle peut. Le verdict tombe en novembre 2015, la bonne foi n'est pas une preuve devant un tribunal et Sophie perd son procès.

La somme due a été prélevée sur les flux de Sophie dès sa reprise d'activité, à savoir en mars 2015, et ce, bien avant que toute cette affaire ne passe devant le juge. Il semble que ce soit une fois de plus le pot de terre contre le pot de fer. L'isolement dans notre profession, le manque de connaissances des lois ne sont sans doute pas étrangers à cette mise à mort pour une somme aussi dérisoire. En quoi peut-on croire encore...

"La justice c'est comme la Sainte-Vierge, si on ne la voit pas de temps en temps le doute s'installe". Michel Audiard (Le Pacha)

Merci à la personne qui a bien voulu me faire part de son histoire.

Petite info utile : La date de notification effective de la LRAR varie selon les circonstances. Si le destinataire ne retire pas le pli dans le délai de 15 jours, la date de notification est celle de la date de la première présentation de la lettre au domicile du destinataire. La LRAR est alors renvoyée à son expéditeur.

 

 

Firmin Didot, 1843 - 770 pageshttps://books.google.fr/books?id=UII9nFMJdEAC

Les cornettes : le retour ?

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Nous prendrait-on encore pour des nouilles ?

La perception de notre profession n'a pas beaucoup évolué depuis la création du diplome d'Etat d'infirmier en 1942. La cornette nous sied toujours à merveille et le syndrome de la nonne est toujours bien présent dans l'imaginaire collectif. Nous luttons peu en vérité contre cet état de fait tant sur le plan des avancées sociales que sur celui de notre pratique quotidienne.

Chaque jour, nous effectuons un bon nombre d'actes gratuits,  nous endossons des rôles qui dépassent parfois nos compétences et nous subissons de plein fouet les mesures d'économie drastiques de la Sécurité sociale.

L'accueil et la formation des étudiants en soins infirmiers font aussi partie de nos prérogatives et nous pouvons nous interroger sur les bénéfices d'un tel engagement pour les professionnels qui exercent en libéral. En dehors d'un épanouissement personnel, qu'avons-nous à y gagner ?

 

Transmettre son Savoir 

Selon l'Article R4312-31 du Code de la Santé Publique, L'infirmier ou l'infirmière chargé d'un rôle de coordination et d'encadrement veille à la bonne exécution des actes accomplis par les infirmiers ou infirmières, aides-soignants, auxiliaires de puériculture et par les étudiants infirmiers placés sous sa responsabilité. La mission d'encadrement ou de tutorat lui est donc dévolue et fait partie de packaging inclus dans le diplôme d'Etat.

Le projet de Code de Déontologie de Conseil National de l'Ordre des Infirmier stipule dans son Article 38 relatif aux règles d'exercice professionnel que "l'infirmier chargé de toute fonction de coordination ou d'encadrement veille à la bonne exécution des actes accomplis par les personnes dont il coordonne ou encadre l’activité, qu’il s’agisse d’infirmiers, d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture, d’aides médico-psychologiques, d’étudiants en soins infirmiers ou de toute autre personne placée sous sa responsabilité. Il est responsable des actes qu'il assure avec la collaboration des professionnels qu'il encadre. Il doit veiller à la compétence des personnes qui lui apportent leur concours."

Il n'est pas nécessaire de spécifier que pour devenir infirmier, il faut s'exercer. Ce qui implique qu'il faille s'entraîner, expérimenter, matérialiser le soin et fair face à la réalité de terrain. La mise en pratique des acquis scolaires est une nécessité qui passe par la volonté d'infirmiers engagés dans une dynamique pédagogique. Cette relation encadrant/encadré permet la richesse des échanges, des points de vue, la confrontation des idées et ne peut être que bénéfique pour les deux protagonistes. L'un apprend et appréhende son activité future au travers d'expériences, l'autre partage son savoir et rompt l'isolement dans lequel il exerce.

Cependant, en terme de reconnaissance, quels sont les avantages ou les inconvénients à devenir tuteur lorsque l'on est infirmier libéral ?

Encadrer : Une Mission Apostolique !

Sachez déjà que vous n'aurez aucune compensation financière si vous choisissez de prendre un étudiant en stage. N'attendez pas non plus médailles, prix ou décorations. Si la gloire vous intéresse, optez pour une autre voie. Voilà, ça, c'est dit !

D'autre part, la responsabilité de l'infirmier est, quant à elle, bien engagée lorsqu'il encadre un étudiant. Au regard de l’article 121-3 du code pénal, « la responsabilité pénale d’une personne qui n’a pas causé directement un dommage, mais qui a créé ou contribuer à créer la situation à l’origine du dommage, ou qui n’a pas pris les mesures permettant de l’éviter, peut être engagée (…) si elle a commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elle ne pouvait ignorer ».

Enfin, en ce qui concerne la facturation des actes, la Convention nationale des Infirmiers de 2007 précise au paragraphe 5.2.6 que l'infirmier ne donne l'acquit que pour les actes qu'il a accomplis personnellement, et pour lesquels il a perçu l'intégralité des honoraires dus.

En quelques mots, accepter de former des étudiants ne vous gratifiera d'aucune récompense et mettra en jeu votre responsabilité. Cette tâche, Ô combien estimable vous prendra aussi beaucoup de temps. Enfin, cerise sur le gâteau,  le nombre d'actes gratuits va considérablement gonfler lors de votre facturation. En effet, ceux effectués sous votre oeil bienveillant par votre étudiant  ne seront pas facturables puisque non réalisés par vos soins.

C'est un peu comme si les pains ou les gâteaux fait par l'apprenti dans votre boulangerie étaient gratuits pour le consommateur. Nous devons donc transmettre un savoir, donner du temps, et ne pas facturer les actes faits sous notre responsabilité par l'étudiant... Ben voyons !

La seule porte de sortie pour nous, infirmiers libéraux, passe par notre indépendance. Nous pouvons encore dire non à une proposition de tutorat. La reconnaissance de cette mission d'encadrement qui nous échoit passera sans doute par ce refus motivé  de notre part. Les cornettes vous saluent bien !

 

 

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