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Autre Temps, mêmes Moeurs ?

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Le Temps d'Avant !

Au temps d'avant, des femmes décidèrent de devenir soignantes sans pour autant se consacrer à Dieu. C'était en 1877, lorsque le Conseil municipal de Paris décida de laïciser les hôpitaux et de créer un Centre de formation du personnel soignant. Jusqu'à cette date, les soins aux malades étaient exclusivement protigués par des femmes issues de congrégations religieuses.

En 1878, les premiers cours théoriques et pratiques municipaux débutent à la Salpêtrière grâce au docteur Désiré Magloire Bourneville, médecin aliéniste, adepte de la laïcisation. En 1907, la première École d'Infirmières de l'Assistance Publique ouvrait ses portes.

A ces postulantes à la fonction d'infirmière, il était demandé de faire preuve d'un sens profond de la morale et de la vertu. Elles ne se consacraient plus à Dieu mais à l'administration qui les employait, ce qui revevenait à peu près au même en terme d'abnégation. Ces jeunes femmes étaient souvent mal logées, mal nourries, très peu rémunérées et surtout considérées comme du personnel non qualifié. Leurs conditions de vie étaient somme toute très monacale et les perspectives de construire un foyer plutôt minces par manque de temps. Pour pouvoir être admise à l'école, il leur fallait fournir un certificat de moralité délivré par la municipalité attestant leur bonne vie et leurs bonnes moeurs.

Qu'est ce que la moralité ?

Caractère de ce ou de celui qui peut être apprécié ou jugé selon les notions de bien et de mal,  de ce qui est conforme aux principes, à l'idéal de la conduite.

La moralité s'appuie sur des idées manichéennes qui simplifient les rapports au monde. l'homme est bon ou mauvais, il agit en bien ou en mal,  il est proche de Dieu ou du diable. Elle fait abstraction de la culture, de la religion, des convictions, de l'identité, de l'histoire de chacun et se construit sur des stéréotypes.

 

 

 Le Futur Proche

Mais où est donc passé notre futur Code de déontologie rédigé par le Conseil national de l'Ordre des infirmiers en vertu de l'article L. 4312-1du code de la santé publique ?

Et bien, ce projet qui énonce les devoirs des infirmiers dans leurs rapports avec les patients, les autres membres de la profession et les autres professionnels de santé dort dans un tiroir du Ministère de la Santé depuis 2010. Et on se demande si on ne devrait pas se réjouir d'une telle léthargie en regard de ce qu'on y découvre.

Selon l'Ordre National des Infirmiers, ce code a étéélaboré par des infirmiers pour des infirmiers et s'adapte aux évolutions de la profession. Regardons un peu cette grande modernité que l'on nous promet...

Au chapitre II, article 4, il est stipulé que "l’infirmier doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité, de loyauté et d’humanité indispensables à l'exercice de la profession."

Et bien voilà, deux petites lignes modernes et avant-gardistes où l'on évoque une notion tout à fait nouvelle et d'actualité, à savoir, la moralité. On se paye donc un voyage dans le temps de plus d'un siècle en arrière sans avoir fait trembler un verre puisque rien n'a changé. L'image de l'infirmière n'a pas bougé d'un iota, seule sa blouse a raccourci.

Un arrêt du Conseil d’Etat du 20 mars  2015 fait injonction au Premier ministre de publier le décret édictant le code de déontologie avant le 31 décembre 2015, sous peine d’astreinte de 500 euros par jour de retard . Nous sommes aujourd'hui  le 12 janvier 2016,  la tirelire de l'Ordre National des Infirmiers a déjà grossi de 6000 euros. Ces astreintes sont payées par qui d'aillleurs ?

 

 http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/62829-infirmieres-revues-professionnelles-et-identite.pdf


La Foire aux Dindes !

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Non, ce n'est pas thanksgiving !

L'année 2015 a été marquée par divers évènements impliquant directement notre profession. Les affaires d'agressions des infirmières libérales ainsi que les scandales liés aux escroqueries et fraudes envers l'assurance maladie ont souillé le calendrier au fil des mois comme les années précédentes d'ailleurs, et ce, dans le plus grand silence des instances qui nous représentent.

L'apothéose fut pour la fin d'année puisque la loi de santé a été définitivement adoptée par le Parlement. Tous les désirs de manifester un quelconque mécontentement en rapport avec cette loi ont donc été tué dans l'oeuf par l'instauration de l'état d'urgence suite aux attentats de Paris.

Certaines caisses ont pris la décision arbitraire de se concocter une petite nomenclature des actes professionnels bien à elles puisqu'il est question en Savoie, par exemple, de remettre en cause le mode de calcul des indemnités kilométriques.

Malgré une actualité bien remplie, les infirmiers libéraux ont été peu réactifs en dépit de quelques contestations de-ci de-là. A force de nous faire avaler des couleuvres et de nous faire passer pour des dindes, nous avons fini par le devenir... Glou, glou,  glou...et notre capacité de résistance s'amenuise.

 

Petite Rétrospective 2015

Avril 2015

Une infirmière libérale sauvagement agressée par un patientà Calanhel dans les Côtes-d'Armor

Mai 2015
- La commission paritaire nationale annonce que les infirmiers libéraux remplaçants pourront bénéficier d’une carte professionnelle de santé (CPS). Ils pourront obtenir leur carte de professionnel de santé CPS auprès de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé).
- Le 12 mai s'est tenu la Journée internationale de l'infirmière, Le thème retenu cette année était "2015 - Les infirmières, une force pour le changement : des soins efficaces et rentables." - Les économies drastiques sont déjà dans le panier de soins et l'on compte sur nous pour y parvenir manifestement ! Nous devrons semble-t-il faire encore plus d'efforts. Accrochez-vous, le thème retenu pour l'année 2016 est le suivant : "2016 - Les infirmières, une force pour le changement : pour des systèmes de santé plus résilients." Interrogeons-nous sur la signification de résilience dans ce cas précis...et notez que la force pour le changement s'effectue sur plusieurs années...
Août 2015
Une infirmière libérale agressée au domicile d'un patient à Saint-Laurent-du-Var
Septembre 2015
La Cour des comptes prescrit le contrôle des infirmiers libéraux et des kinés. Dans son rapport annuel, elle pointe notamment l’explosion des dépenses de soins dispensés par les infirmiers libéraux et les kinés, très peu contrôlés. Les magistrats, experts en matière de dépenses publiques, préconisent de placer les infirmiers et les kinés sous surveillance financière.
Octobre 2015
Comme chaque année à la même époque s'est tenu le Salon infirmier...
Novembre 2015
- Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, les manifestations contre la loi de santé sont annulées.
- Les infirmiers libéraux installés en Savoie ont été informés en novembre par la caisse d'assurance maladie dont ils dépendent du changement de calcul de leurs indemnités kilométriques. Ces indemnités remboursées jusqu'à présent sur la base d'un déplacement cabinet/domicile patient et ce, pour chaque patient seront désormais calculées sur la base de la distance parcourue entre chaque domicile des patients. Cette diminution des remboursements des frais kilométriques va fortement impacter sur les revenus de ces professionnels qui estiment leurs pertes d'environ 50 %. Cette décision arbitraire aura pour effet de faire disparaître une partie des infirmiers installés dans cette zone rurale de montagne.
Décembre 2015
La loi de santé est définitivement adoptée le 17 décembre par le Parlement. Le texte prévoit notamment la généralisation du tiers payant, le paquet neutre de tabac obligatoire et le droit à l'oubli.

 

 

 

 

http://www.icn.ch/fr/publications/2016-nurses-a-force-for-change-improving-health-systems-resilience/

Rien ne va plus à la Sécu !

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Une Machine à Broyer du Noir !

Depuis quelques années déjà, notre chère institution qu'est la Sécurité sociale souffre de petites tempêtes internes qui nuisent à sa bonne réputation.

En 2007, un employé de la caisse primaire d'assurance maladie de Toulouse se suicide  à son domicile. Il avait 44 ans, c'était un homme consciencieux dans son travail et ses proches pensent que sa mort est directement imputable à des dysfonctionnements importants dans son service.

En 2010, la Cour des comptes pointe du doigt le taux d'absentéisme des employés au sein des organismes de sécurité sociale qui avoisinerait les 5 % hors maternité.

En février 2012, un employé de la caisse primaire d'assurance maladie de Béziers, âgé de 52 ans, se suicide par pendaison sur son lieu de travail. Avant de mourir, il rédige une lettre qui explique les motifs de son geste désespéré en ces termes, "J'ai tenu à vous informer de mon geste, car il est la conséquence directe de l'enfer psychologique que je vis au quotidien depuis 2 ans, que j'ai pourtant essayé de surmonter, de toutes mes forces, pour mon épouse et mes enfants, mais qu'aujourd'hui je n'arrive plus à assumer."

En 2012 encore, l'Union Nationale des Omnipraticiens Français (UNOF) dévoile dans un article, les curieuses méthodes de management de la caisse primaire d'assurance maladie de Haute-Garonne. Les délégués d’assurance maladie (DAM) font l’objet d’un suivi par fichiers totalement illégaux contenant, pour certains salariés, des éléments de vie privée et des jugements très subjectifs. “Attitude désintéressée pendant la réunion technique”… “A apporté une boîte de chocolats” …"Annule ses rendez-vous quand son enfant est malade”…“Anomalies (entendez : pauses café) trop importantes”, “dénonciations” de la part de collègues. Des retranscriptions de conversations téléphoniques ou de mails entre salariés et l’encadrement figurent aussi dans le fichier, relatant les horaires, trajets, ou autres éléments de vie privée…C’est tout à fait par hasard qu’un délégué a découvert le pot aux roses, en revenant d’une longue absence : inoccupé depuis longtemps, son poste de travail n’avait plus de protection interdisant l’accès aux fichiers de l’encadrement.

En 2013, c'est un employé qui se jette par la fenêtre du huitième étage de la caisse primaire d'assurance maladie de MarseilleIl avait 40 ans et "aucun élément ne permet d'établir un lien avec son travail» a déclaré l'employeur de la victime. Il souffrait d'une dépression sévère depuis plusieurs mois.

Toujours en 2013, le personnel de la Caisse primaire d'assurance maladie de Paris est en grève illimitée, à l'appel des syndicats. Les fonctionnaires réclament la reconnaissance d'une "souffrance au travail" et protestent contre l'accroissement des missions qui leur sont confiées, la hausse des objectifs fixés mais aussi contre l'augmentation de l'agressivité de leurs interlocuteurs.

En 2014, Le syndicat Sud appelle le personnel de la CPAM  de Caen au débrayage. Il veut informer les usagers des conditions de travail et des conséquences sur l'accueil.

Une gestion à la performance

L'Ecole Nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S), basée à Saint-Etienne forme les futures têtes pensantes des caisses primaires d'assurance maladie. En cette période de nécessité de coupes budgétaires, les étudiants sont rompus au difficile exercice du Lean management. La gestion de la performance financière et sociale, la gestion du risque font partie de leur cursus.

La méthode Lean, on le sait, a fait des ravages dans les entreprises. Les salariés participent eux-mêmes à la rationalisation extrême qu'elle implique. Et elle aboutit à amputer les tâches de tout gaspillage de façon drastique, pour gagner en productivité. L'évaluation individuelle, assortie d'objectifs chiffrés s'accompagne d'une tentative de quantifier  l'implication du salarié au travers de critères comme l'originalité ou l'esprit d'équipe.

Les psychologues du travail dénoncent ces méthodes qui, en isolant les employés et en créant une méfiance réciproque, sont source d'une grande souffrance et déshumanisent les relations au sein des équipes.

Les conventions d'objectifs et de gestion imposées par la tutelle ont mis à mal le capital humain au sein des caisses un peu partout dans l'hexagone. Sous couvert d'économies, les effectifs ont été réduits de façon drastique et les départs à la retraite n'ont pas été remplacés. Dans un climat social tendu, le personnel se sent démotivé, inquiet et sous pression.

Le lean management est une méthode de travail pathogène qui peut paraître vertueuse et pleines de promesses mais qui, à grand renfort de procédures de rationalisation et d'évaluation ampute les employés de leur savoir-faire et de leur capacité d'initiatives. La méthode Lean n'est pas sans conséquences sur la santé. C'est ce que révèle une étude du Centre d'étude de l'emploi sur l'impact des formes d'organisations du travail sur la santé, menée par le socio-économiste Antoine Valeyre. Dans cette étude, 66 % des salariés en lean production se déclarent être exposés à des atteintes liées à la santé au travail (contre 53% dans les organisations dites « apprenantes » qui privilégient l'autonomie et la prise d'initiative) et 32,6% souffrent du stress (28,5% dans les organisations apprenantes et 20,8% dans les structures « tayloriennes »).

 

 

 

http://www.midilibre.fr/2012/03/01/suicide-d-un-agent-de-la-cpam-un-mail-bouleversant-et-accablant,464819.php

http://www.ladepeche.fr/article/2007/05/30/382820-suicide-a-la-cpam-ils-l-ont-laisse-mourrir.html

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/12/03/97002-20131203FILWWW00276-la-cpam-en-greve-illimitee.php

http://unof.org/+Quand-la-Cpam-fiche-et-flique+.html

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/12/03/97002-20131203FILWWW00276-la-cpam-en-greve-illimitee.php

http://acteursdeleconomie.latribune.fr/management/formation/2015-10-22/l-en3s-fait-evoluer-la-formation-des-top-managers-de-la-securite-sociale.html

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/30/1391004-des-fiches-secretes-sur-des-salaries-de-la-secu.html

http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/risques-psychosociaux/isr-rse/les-risques-du-lean-management-137377.html

L'Ange Blanc !

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Mon prénom est Rose

Rose, c'est frais comme la rosée du matin. Rose envoûte et promet l'été, le soleil et les siestes des longues après-midi allongé sous les frondaisons. Rose est douce et paisible comme un jardin en fleur par une belle soirée de juin, quand la nuit tarde à venir et que son parfum s'évanouit pour faire place à la fraîcheur du crépuscule.

Je m'appelle Rose et je fêterai mes 23 ans demain. En ce début d'année 1915, la neige ne cesse de tomber sur Gérardmer, le froid s'engouffre dans la petite cité vosgienne, le lac gelé est un diamant solitaire où régne un silence abyssal. Plusieurs mois de guerre et un hiver interminable ont rataprié les âmes en quête d'un peu de chaleur auprès des âtres. Seules les volutes des cheminées s'agitent dans le ciel lourd de notre petite bourgade qui semble plongée dans un sommeil profond .

Je suis infirmière auprès du docteur Regaud* à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer improvisé dans le Grand Hôtel du Lac. La gare et de nombreux autres hotels de la ville ont ainsi été réquisitionnés et transformés en hôpitaux complémentaires afin de recueillir ces pauvres malheureux qui ne cessent d'arriver du front, mutilés par les tirs d'obus, de balles ou de shrapnels.*

Les tâches m'absorbent de l'aube à la tombée du jour et ce, chaque jour davantage. Pourtant, malgré l'épuisement, je peine à trouver le sommeil. Tous ces hommes blessés, estropiés me rejoignent dans mes nuits agitées. J'entends leurs gémissements, leurs plaintes, leurs cris. Je les vois implorer leur mère, supplier le Tout-Puissant d'avoir pitié d'eux et de les accueillir en son sein. Je regarde les plaies béantes de ces garçons qui pourraient être un frère, un ami, un fiancé et je pleure sur la folie des hommes.


La Quatrième Armée

Je suis Rose et j'aurais pu être votre aïeule. Je suis une Rose parmi les milliers de femmes que l'on a affectueusement nommées les "anges blancs".

Je viens de toute la France, et parfois même du Canada, d'Angleterre ou des Etats-Unis afin de grossir chaque jour un peu plus les effectifs de cette quatrième armée dont la mobilisation s'est faite aux premiers cris des blessés et des mourants. Je suis une de ces femmes qui a soigné, lavé, nourri, réconforté les 4 266 000 blessés de ce pays.

Je suis Rose et je ne serai jamais votre aïeule. Je ne serai pas parmi les 600 000 veuves de cette malheureuse guerre puisque la tuberculose m'a emportée bien avant l'armistice.

Je ne suis ni épouse ni mère, je suis Rose et je suis une héroïne oubliée.

*En août 1914, le docteur Claudius Regaud (1870-1940) , pionnier de la radiothérapie, est envoyéà l’hôpital militaire de Gérardmer dans les Vosges. Il y prend les fonctions de médecin-chef de l’hôpital d’évacuation et ses compétences d’organisation et de gestion sont rapidement remarquées par sa hiérarchie.Le 10 février 1915 à Gérardmer, il reçoit la croix de la légion d’honneur des mains du président Raymond Poincaré.« Homme d’élite et médecin au dévouement absolu, il a puissamment contribuéà sauver la vie de nombreux blessés en organisant, avec un esprit d’initiative digne d’éloges, un service d’hospitalisation et d’évacuation, malgré les difficultés exceptionnelles occasionnées par la grande affluence des blessés et la proximité de la ligne de feu ».

* Shrapnel : du nom de son inventeur Henry Shrapnel, est le nom désignant l'« obus à balles », depuis la Première Guerre mondiale.

*Article paru dans le Figaro du 29 décembre 1915

"Notre France de 1914-1915 aura eu pour la défendre quatre armées, unies d'ailleurs en une seule quoique distinctes, -celle d'abord que les bonnes gens d'autrefois appelaient l'armée de la guerre,- puis l'armée des oiseaux, l'aérienne, -ensuite l'armée financière, dont Alexandre Ribot est le Joffre,- et enfin l'armée de la charité ou des infirmières."

Forte de 192 000 adhérents, de près de 900 comités locaux et de la confiance de l’armée, la Croix-Rouge française entre dans la guerre prête à recevoir les flots de soldats blessés. Tout au long de ces quatre ans de guerre, elle mettra en place près de 1500 hôpitaux auxiliaires dans la zone arrière, 89 infirmeries de gare et 90 cantines de gare, fonctionnant 68 000 infirmières diplômées. La Croix-Rouge se dote partout où elle intervient d’un matériel de pointe, qu’il s’agisse de radiographie, de stérilisation des instruments ou de rééducation en passant par l’aménagement des convois d’automobiles chirurgicales. Elle sera présente jusque dans les tranchées dans les cantines du front, par les colis qu’elle envoie aux soldats, mais aussi par le biais de ses infirmières que l’armée réclamera en nombre toujours croissant : 3000 d’entre elles seront engagées dans des hôpitaux militaires. Car elles aussi, désormais, sont au front, réquisitionnées de façon croissante par l’armée, elles servent dans les hôpitaux d’évacuation (HOE) situés en arrière des lignes, dans les « Autochirs », voitures automobiles chirurgicales. Cet engagement les mène au cœur du danger, partout où se battent les soldats alliés : dans les garnisons du Maroc, aux Dardanelles, à Moudros et Salonique, en Roumanie… Elles sont actives aussi bien dans des bâtiments installés, des baraquements que sous des tentes d’expédition ou des camps improvisés, des ambulances fixes ou mobiles, à bord des navires hôpitaux. Certaines y perdront la vie, beaucoup se réengageront après la guerre dans les dispensaires des comités locaux.

Oyez, Oyez !

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La Seringue s'invite à la Librairie !

Petite surprise en ce début d'année, la seringue sera en vente en librairie dès le 15 février 2016 dans les librairies générales et en ligne  - Merci à tous ceux qui ont cru en ce projet. Merci à Marie, Cyrill, Camille, Jean Marc, Fele et à toutes les personnes qui lisent les chroniques agitées de la seringue atomique depuis neuf mois. Voilà, le bébé va paraître...

MarieB - Seringue RVB

MarieB - Seringue RVB2

Il n'y aura bientôt plus d'abonnés au numéro que vous avez demandé !

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Heureux les hommes de bonne volonté !

Non, la bonne volonté ne suffit pas à combler les femmes et les hommes, qui, chaque jour, prennent soin des millions de malades de ce pays. Les infirmiers libéraux en ont ras le pompon du manque de considération dont leurs instances font preuve  et des conditions dans lesquelles ils exercent au quotidien.

Les charges et les pressions qui pèsent sur cette profession aujourd'hui sont de nature à inciter beaucoup d'entre eux à mettre la clé sous la porte dans un futur plus ou moins proche. En deux mots, la profession se meurt...et ce, dans l'indifférence la plus totale.

Selon une enquête menée par l'Union régionale des professionnnels de santé d'Ile-de-France en 2014, un infirmier libéral sur cinq songeait à changer de métier. Ce qui représente tout de même 20 000 personnes en quête d'une porte de sortie !

Alors, soyons fous en ce jour, et offrons-nous une petite migraine des familles avec la perspective plus qu'incertaine de comprendre comment nous nous faisons empapaouter chaque année dans les grandes largeurs par un système qui nous dévore.

Le Salariat Vs Exercice Libéral !

En 2015, Lorsqu'une entreprise verse un salaire ou une rémunération nette de 1000 euros à un salarié, elle doit payer en moyenne 820 euros de charges patronales et salariales. Si elle bénéficie du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi), elle paiera 743 euros. Ce qui représente 82% du montant du salaire net ( ou 74% si CICE).

Les charges sociales patronales pour un salaire net de 1000 euros s'élèvent à 538 euros (461 euros si le salarié bénéficie du CICE). Comprenez la part imputable à l'employeur.

Les charges sociales salariales pour un salaire net de 1000 euros s'élèvent à 282 euros. Comprenez la part imputable au salarié.

Ces chiffres correspondent au taux moyens de cotisations sociales patronales et salariales constatés. Ils ne tiennent pas compte des réductions de cotisations sociales sur les bas salaires, de l'aide à l'embauche du 1er salarié qui peut aller jusqu'à 4.000 € ou des coûts ou retenues accessoires et facultatifs à la rémunération tels que mutuelles, tickets restaurant, prévoyance complémentaires, etc.

En contre partie, les cotisants bénéficient d’une couverture totale ou partielle de frais divers, engendrés par l’un des « grands risques » que sont la vieillesse, la famille, la maladie, le chômage, les accidents du travail et les maladies professionnelles. - See more at: http://www.coindusalarie.fr/salaire/cotisations#sthash.4mwOZwRn.dpuf
En contre partie, les cotisants bénéficient d’une couverture totale ou partielle de frais divers, engendrés par l’un des « grands risques » que sont la vieillesse, la famille, la maladie, le chômage, les accidents du travail et les maladies professionnelles. - See more at: http://www.coindusalarie.fr/salaire/cotisations#sthash.4mwOZwRn.dpuf
En contre partie, les cotisants bénéficient d’une couverture totale ou partielle de frais divers, engendrés par l’un des « grands risques » que sont la vieillesse, la famille, la maladie, le chômage, les accidents du travail et les maladies professionnelles. - See more at: http://www.coindusalarie.fr/salaire/cotisations#sthash.4mwOZwRn.dpuf

En contrepartie, les salariés bénéficient d'une couverture totale ou partielle en matière de frais divers liés à la maladie, la vieillesse, le chômage, les accidents du travail, les maladies professionnelles et la famille.

Être salarié, c'est ainsi bénéficier de congés annuels qui se calculent sur la base de 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectif et d'une mutuelle obligatoire prise en charge en partie par l'employeur à concurrence de 50 %. C'est passer une grossesse sereine avec des congés de maternité bien mérités. C'est pouvoir prendre un congé parental pour élever son enfant. C'est bénéficier de tickets restaurants ou cinémas à moindre coût mais aussi de chèques vacances ou de cadeaux de Noël. C'est être suivi par la médecine du travail, être pris en charge à 100 % en cas d'accident du travail ou de maladies professionnelles. C'est pouvoir prendre des congés de formations. C'est pouvoir assurer lorsque l'on est malade parce que l'on touche des indemnités journalières. C'est pouvoir jouir d'une retraite.

Exercice Libéral Vs Salariat !

L'exercice libéral, c'est voir le fruit de son travail fondre comme neige au soleil si l'on veut avoir une couverture médicale et sociale décente.

C'est cotiser à la Carpimko (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes) la somme de 3879 euros pour l'année 2015 si l'on a un bénéfice de 40 000 euros soit 500 euros de plus que l'année 2014. Ce qui représente presque 10 % des bénéfices pour toucher une retraite de misère.

C'est donc souscrire à un plan épargne retraite, une assurance-vie ou tout autre version de produits qui permettront justement d'avoir une pension un peu plus conséquente quand l'heure de rester chez soi sera venue, histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards que vous allez vous manger à l'année.

C'est prendre aussi une assurance professionnelle qui vous protégera dans votre exercice. C'est payer des cotisations Urssaf qui ne  vous verseront aucune indemnités journalières en cas de maladie. C'est donc se couvrir avec une assurance prévoyance qui, elle, vous versera des indemnités journalières en cas de problème de santé et vous aidera à payer vos charges sociales. C'est souscrire une assurance accidents du travail auprès de votre caisse qui vous prendra en charge en cas de pépin pendant votre tournée. C'est aussi cotiser à une mutuelle pour couvrir les frais non couverts par votre assurance maladie.

C'est cotiser à l'Ordre National des Infirmiers censé nous protéger dans l'exercice de notre profession. C'est ne pas avoir de couverture vaccinale ni de médecine du travail et encore moins de reconnaissance de maladies professionnelles. C'est anticiper et préparer un bas de laine conséquent lorsque l'on veut avoir des enfants. C'est prévoir l'avenir dans tout ce qu'il a de plus sombre que ce soit en terme de maladie, handicap, burn-out, procédures et actions en justice.

L'exercice libéral d'aujourd'hui, c'est serrer les fesses, craindre pour son devenir et celui de la profession...

 

 

http://www.espaceinfirmier.fr/actualites/au-jour-le-jour/articles-d-actualite/141114-une-infirmiere-liberale-sur-cinq-songe-a-changer-de-metier.html
http://www.expert-comptable-tpe.fr/posts/view/charges-sociales-montant-salaire
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/007383
http://easy-compta-idel.com/newsletter/?page_id=849

Quand la Sécu racle les Fonds de Tiroirs !

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Attention ! Dissidents du Calcul Mental s'Abstenir ...

Selon le rapport de la Cour des comptes de la sécurité sociale de septembre 2015, les soins infirmiers représentent une dépense de 6.4 milliards d'euros en 2014.

Cette somme distribuée également et arbitrairement entre les 100 000 infirmiers libéraux que nous sommes nous donnerait un chiffre d'affaires annuel de 64 000 euros chacun pour cette même année. Ce qui, après abattement des 45 % de charges en moyenne, nous donnerait un bénéfice net de 35 200 euros répartis sur 12 mois. Nous aurions donc un salaire moyen de 2 933 euros chacun, Jackpot !

Et encore, le chiffre de 100 000 infirmiers a été arrondi pour simplifier le calcul. Nous étions en réalité 103 393 infirmiers libéraux en 2014 selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Les plus doués ou les plus pointilleux peuvent toujours recalculer les pourcentages s'ils le désirent...

Dans ce petit pactole de 6.4 milliards d'euros, les actes médico-infirmiers (AMI) représentent 40 % des honoraires soit 2.56 milliards d'euros. Les actes infirmiers de soins (AIS) représentent quant à eux 35 % des honoraires soit 2.24 milliards d'euros. Les frais de déplacement (indemnités forfaitaires de déplacement et indemnités kilométriques)  représentent 20 % des honoraires soit la somme de 1.28 milliard d'euros. Le solde est constitué de majorations pour actes uniques et de majorations de coordination infirmière à hauteur de 5 % soit 320 millions d'euros.(Cour des comptes, d’après les données du SNIIRAM, tous régimes, 2014).

Les Indemnités Kilométriques

En 2013, l'Agence Régionale de Santé de Haute Normandie réalisait une étude auprès des infirmiers libéraux. Dans ce document, il s'avère que ces professionnels effectuent en moyenne 25 500 kms par an pour une durée moyenne de 3h52 en temps de trajet par jour. Ces quatre heures de route quotidiennes (à 8 minutes près !) représentent à elles seules presque la moitié de la durée de temps de travail si l'on se base sur une journée de huit d'heures.

Le calcul des indemnités kilométriques est régi par le Nomenclature générale de Actes Professionnels. L'Article 13 stipule que lorsqu'un acte inscrit à la Nomenclature doit être effectué au domicile du malade, les frais de déplacement du professionnel de santé sont remboursés, en sus de la valeur de l'acte. Ce remboursement est, selon le cas, forfaitaire ou calculé en fonction de la distance parcourue et de la perte de temps subie par le professionnel de santé.

Là-Haut sur la Montagne ...

En ce début d'année 2016,la Caisse primaire d'assurance maladie de Savoie a décidé de façon autoritaire et illégale de revoir à la baisse les barèmes d'indemnisation kilométrique des infirmiers libéraux. La Savoie est, comme chacun le sait, une région de France où l'habitat est encore dispersé, les routes sinueuses et enneigées une partie de l'année.

Dès janvier, selon les dernières directives de la caisse, les indemnités horokilométriques devront être facturées uniquement pour le premier patient du village desservi, et non pour la totalité des patients. De nombreux infirmiers libéraux de la région se sont regroupés au sein d’un collectif nommé“Les infirmiers en colère”, afin de contester cette décision.

Reprenons les calculs de la Cour des comptes où il est question de la somme de 1.28 milliards d'euros consacrée exclusivement aux indemnités de déplacement (indemnités forfaitaires de déplacement et indemnités kilométriques). Ce petit pactole diviséégalement entre tous les infirmiers libéraux de France et de Navarre, à savoir 100 000 âmes constitue la jolie somme  de 12 800 euros. Ce qui nous donne un montant de 1067 euros de frais de déplacements  mensuels réglés par la Sécu pour chacun d'entre nous.

Reprenons la notion des 4h00 qui se consument chaque jour en trajet. Nous pourrions considérer que nous passons 120 heures par mois le postérieur vissé sur le siège avant de notre véhicule. Le montant du Smic horaire net s'établit à 9.67 euros  brut de l'heure suite à la dernière hausse de janvier 2016. Si nous comptabilisons ce temps perdu en transport comme étant des heures payées au Smic, nous gagnerions 1 160 euros brut. CQFD ...

Amputer les infirmiers libéraux qui exercent dans des zones d'accès difficiles comme la montagne ou les zones fluviales (la Guyane par exemple) d'un revenu sur le temps passé dans le transport revient à condamner ses mêmes cabinets à une mort certaine. Les indemnités liées au transport constituent pour certains d'entre eux plus d'un tiers de leurs revenus annuels.

 


Rapport-securite-sociale-2015-depenses-soins-infirmiers-masso-kinesitherapie-en-liberal.

Rapport de la Cour des comptes de la sécurité sociale septembre 2015 page 6

http://docplayer.fr/5894084-En-partenariat-avec-enquete-generale-infirmier-e-liberal-e-en-haute-normandie-realite-d-un-exercice.html page 21

 

Questions pour un Champion !

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Je suis, je suis, je suis...

Je suis une activité du quotidien que l'on pratique sur soi et sur les autres. Il existait des lieux publics qui m'étaient dédiés dans la Rome Antique. A la Renaissance, l'Eglise me condamne parce que je suis jugée indécente. Aux 19ème siècle, des espaces publics sont ouverts en mon honneur et je suis enseignée dans les écoles. L'urbanisation a participéà mon essor. En 2011, selon l'Insee, les français me consacrent une heure de leur temps chaque jour. 

Je suis aussi une tâche dévolue aux soignants qui concerne toutes les personnes dans l'incapacité de s'en occuper elles-mêmes. Je suis, je suis, je suis.... la toilette.

Quelques Minutes de  Pur Bonheur !

C'est la grogne au centre hospitalier de Saint-Nicolas-de-Port. Deux représentants du personnel ont chronométré en décembre 2014 le temps consacréà la toilette de chaque résident de cet établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes. Le résultat est terrifiant !  Les soignants, surchargés de travail ne peuvent accorder en moyenne que 6.37 minutes à chaque toilette.

Rappelons que les objectifs de la toilette sont bien évidemment l'hygiène mais aussi la communication verbale, non-verbale, la réhabilitation, la prévention des dégradations et le confort du patient.

Vous avez 6.37 minutes, top chrono !

L'Observatoire national de la fin de vie (ONFV) conclut dans son rapport de 2014 sur une étude qualitative auprès de résidents en Ehpad que "La fin de la vie des personnes âgées pourrait devenir un véritable naufrage social."

Les trois quarts des personnes âgées en établissements d'hébergements pour personnes âgées dépendantes n'ont pas choisi d'y vivre, 40 % d'entre elles souffrent de dépression.

Chacun s'accorde à dire aujourd'hui qu'il y a un manque cruel de personnel dans les établissements qui accueillent des personnes âgées dépendantes. Le manque de temps, de personnel, d'argent pousse les aides-soignants et les infirmiers à bout. Les taux d'absentéisme s'envolent, le stress y est quotidien et les pathologies liées aux troubles musculo-squelettiques (TMS) y sont légion.

Toutes les 40 minutes, une personne âgée meurt aux urgences, 13 000 chaque année, déplore l'observatoire national de la fin de vie. La simple présence d'une infirmière de nuit en Ehpad permettrait d'éviter 18 000 de ces hospitalisations par an. Une mesure parmi beaucoup d'autres qui manquent à la construction d'une véritable politique de fin de vie en France.

La bientraitance, le concept d'humanitude ont fait leurs preuves en matière d'amélioration des prises en charge des personnes âgées dépendantes mais leur mise en application nécessite des moyens en terme de personnels soignants qui sont incompressibles.

Et vous, que faites-vous en 6.37 minutes ?

6.37 minutes, c'est...

- Le temps que l'on passe sous sa couette quand le réveil a sonné et que l'on arrive pas à s'extraire de son lit parce qu'il fait - 12° degrés dehors, qu'il est cinq heures du matin et qu'il faut aller bosser...

- Le temps qu'il faut pour déneiger sa voiture toujours à cinq heures du matin, avec les mêmes températures polaires et surtout la même envie d'y aller que 6.37 minutes auparavant.

- Le temps qu'il faut pour boire son café, dans un demi-coma post-j'étais bien dans mon lit et j'en veux encore...

- Le temps qu'il faut pour faire sa toilette (on y arrive !) quand on est à la bourre parce que la couette, la neige et le coma, ça fait beaucoup pour une même journée...

- Le temps qu'il faut pour ...

 

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1377#inter1

http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2014/12/19/ehpad-6-37-pour-une-toilette

Étude qualitative a été menée auprès de 24 résidents d'Ehpad dans cinq établissements et auprès de 35 proches de résidents des mêmes établissements entre avril et septembre 2013 par l'Observatoire national de la fin de vie (ONFV)

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/21/01016-20140121ARTFIG00503-la-desesperance-des-seniors-en-maisons-de-retraite.php


40 000 façons de vous dire Merci !

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40 000Encore une fois, je vous remercie de suivre la seringue au gré de ses humeurs. 40 000 vues ce jour donc Thank you, Danke schön, grazie mille, muchas gracias, arigatô, мерси , obrigada, choukran, mési en pil,  Aguyjé, Blagodaram, Takk, Dziękuję, Spacibo, Hvala, Nandri, Ngiyabonga, Cám ơn, Kop khun kha, Tanmirt, Waad mahadsantahay de votre fidélité.

Merci de m'accompagner depuis presque une année. Merci de faire en sorte que ce blog existe. Merci à vous tout simplement sans qui la seringue atomique n'aurait été qu'une petite piqûre de rappel vite oubliée dans la nébuleuse de la blogosphère.

Infirmière à Tout Prix !

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Les infirmières ont dû, au cours des siècles, exercer leur profession dans des conditions souvent difficiles. Les guerres, les épidémies, l'isolement des populations ont participéà la multitude des modes de transports dont elles ont fait usage dans l'histoire. Ainsi, ces femmes courageuses ont-elles sans doute influé sur l'émancipation dont nous jouissons aujourd'hui et qui, au fil du temps est devenue un acquis. Séquence remember !

1906 : Infirmière à domicile en calèche !

Une infirmière à domicile (visiting nurse) fait sa tournée avec chevaux et calèche dans le Bronx en 1906.

Le service de soins à domicile de New York est un des plus vieux des Etats-Unis. Depuis sa création en 1883, le Visiting Nurse Service of New York représente une part essentielle des infrastructures de santé publique de la capitale américaine.

Sa fondatrice, Lillian Wald fut la première infirmière de santé publique des Etats-Unis. C'était une visionnaire qui a obtenu grâce à sa ténacité des réformes dans des domaines aussi variés que la santé, l'éducation ou l'habitat. En 1915, elle crée même un centre culturel, le Neighborhood Playhouse. Elle fit pression pendant des années pour la scolarisation des enfants et la fin de leur exploitation dans le monde du travail. Ella a oeuvré pour la paix, le droit de vote des femmes et les droits des populations noires américaines.

Infirmière à domicile version 1914 en Nouvelle Zélande !

Sibylla Emily MAUDE (4ème en partant de la droite sur la photo) est une infirmière célèbre en Nouvelle-Zélande. C'est une pionnière en matière de soins à domicile auprès des pauvres et des personnes âgées. En 1901, soutenue par Lady Heaton Rhodes et, plus tard, par les paroisses de Saint Michael et Syndenham,  elle crée l'Association de Soins Infirmiers de District à Christchurch dans un ancien magasin de la rue Durham qui deviendra son siège social. Les infirmières y font surtout des permanences pour distribuer des médicaments, soigner des blessures légères et donner des vêtements aux indigents. La principale activité de ces professionnelles de la santé consiste à parcourir la ville pour prendre soin des malades. Pour cela, Sibylla MAUDE s'est tout d'abord déplacée avec un cheval et un chariot puis des bicyclettes ont été gracieusement fournies aux infirmières par un donateur. Sibylla Maude a enseignéà de nombreuses collègues l'art de pédaler et de maîtriser la petite reine.

Infirmières Australiennes Version "Lauwrence d'Arabie" en 1915 !

The Australian Army Nursing Service (AANS) était une armée constituée de réservistes civils entraînés qui s'étaient proposés pour le service militaire pendant la première guerre mondiale. L'AANS a été formé en 1902 en amalgamant les services infirmiers de l'ère coloniale militaire et de la partie faite du Corps Médical Militaire australien. Selon The Australian War Memorial, 2 139 infirmières ont servi dans l'armée australienne pendant la Première Guerre Mondiale.


Elisabeth Pearl Corkhill est née dans une ferme du Tilba Tilba en Nouvelle-Galles au sud-est de l'Australie. Après avoir suivi un stage d'infirmière à Sydney, elle s'engagea dans l'armée en 1915 et fut affectée en Egypte où elle travailla à l'hôpital militaire de Choubra pour soigner les soldats revenant de la campagne de Gallipoli.

1918 : La fièvre du moteur à deux temps !

En 1918, pendant que les troupes américaines luttaient pour la démocratie en Europe, le peuple américain montre son soutien. Ici, pendant la parade du 4 juillet, des voitures d'infirmières défilent dans la ville d'Eugène dans l'Orégon.

Ces femmes pilotent des voitures qui sont encore des objets de luxe et dont l'usage est en principe réservé non seulement aux personnes aisées mais aussi le plus souvent aux hommes.

 

 

1926 : Besoin de Personne en Harley Davidson !

En 1924, le Highlands and Islands Medical Service (HIMS) a financé des soins médicaux à une partie de la population écossaise. Ce service a fourni aux médecins et aux infirmières des motos qui leur ont permis de se déplacer dans les parties les plus reculées du pays et ainsi de travailler plus efficacement. Le service fournissait aussi le logement et le téléphone aux professionnels de santé. En 1929, il y avait 175 infirmières et 160 médecins qui exerçaient leurs métiers sur ces territoires isolés.

Mary Breckinridge, Infirmière américaine spécialisée dans les soins aux mères et aux enfants visitera l'Ecosse en 1924 et s'inspirera du modèle de la HIMS en matière de prise en charge à son retour dans le Kentucky. Elle dira d'ailleurs : "La combinaison d'un médecin et d'une infirmière est extraordinairement impressionnante. Beaucoup de médecins disent que leur pratique dans ces régions serait impossible sans les services des infirmières."

1934 : Les Infirmières ont des Ailes !

En 1934, Françoise SCHNEIDER, la Marquise de NOAILLES et Lilia de VENDEUVRE créent au sein de la Croix-Rouge une section d'infirmières de l'air. Trois ans plus tard, celles-ci prennent le nom d'IPSA- Infirmières Pilotes Secouristes de l'Air. Dès 1936, elles participent bénévolement à des manœuvres d'évacuations sanitaires avec l'armée de l'air.

En 1945, pour faire face aux demandes de transport de passagers, l'armée de l'air fait appel à 32 jeunes femmes toutes volontaires et bénévoles pour assurer à bord des marauders, dakotas et junkers, l'assistance médicale des rapatriés dont la plupart sont dans un état physique proche du délabrement. En octobre de la même année,le Ministre des Colonies fait appel aux IPSA de la Croix-Rouge pour assurer le rapatriement et le convoyage des fonctionnaires et leurs familles.

 

 

Les infirmières Globe Trotters !

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Gagner son Indépendance !

Être infirmière, c'est aussi voyager, avoir des opportunités de partir dans des contrées lointaines. C'est, tout au long de l'histoire de la profession, s'adapter et tirer profit des nouvelles technologies et acquérir ainsi l'autonomie et la liberté qui mènent à l'indépendance. Être infirmière, c'est depuis toujours, se confronter à l'autre, appréhender des modes de vie différentes, des cultures étrangères.

Dès la fin du 19ème siècle, les infirmières ont eu accès à des activités réservées exclusivement aux hommes. Les guerres ne sont pas étrangères à cette émancipation. Elles se sont faites soldats, elles ont fait preuve de courage, sont parfois devenues des héroïnes et ont prouvéà maintes reprises qu'elles étaient aussi capables que leurs homologues masculins . Elles ont voyagé et ont pu faire des choix de vie  personnels indépendants d'une union maritale ou d'une existence prédéfinie par des règles familiales et sociales.

Nous sommes aujourd'hui le résultat de toutes ces conquêtes gagnées de haute lutte. Il est important de ne pas oublier toutes ces femmes connues ou anonymes qui ont jalonné la profession. Elles sont le fruit de notre histoire et nous permettent encore à ce jour de savoir pourquoi nous nous battons.

Des infirmières Néo-Zélandaises en Afrique du Sud !

En octobre 1899 éclate en Afrique du Sud la guerre entre les Britanniques et les descendants des premiers colons néerlandais, appelés Boers. Les Britanniques comptent mettre la main sur les riches gisements aurifères du Transvaal et les Boers veulent leur indépendance. Au début de l'année 1900, un premier groupe de six infirmières néo-zélandais embarque pour l'Afrique du Sud. Elles viennent de l'hôpital public de Christchurch et sont affectées à l'hôpital général Mooi River Camp de Natal. Emily Peters assise à gauche dira à propos du camp,  "C'est le plus grand hôpital de brousse jamais connu,  nous devons porter des bottes en caoutchouc et des imperméables pour aller d'une tente à l'autre." Le nombre d'infirmières qui ont servi en Afrique du Sud est estiméà 30, et aucune d'elles n'a perdu la vie dans ce conflit.

Deux Anglaises chez les Belges !

En 1914, une jeune fille de 18 ans appelée Mairi Chisholm et son amie Elsie Knocker âgée de 30 ans décident de quitter Londres en side-car pour rejoindre le front belge et participer à l'effort de guerre. Les deux femmes s'installent dans une cave du village bombardé de Pervyse à quelques kilomètres d'Ostende où elles aménagent un poste de secours. C'est avec le side-car personnel de Mairi Chisholm que nos deux héroïnes vont chercher les corps des bléssés sur les champs de bataille.

Ensemble, elles ont ainsi passé quatre années sur la ligne de feu ù elles ont soigné et réconforté des centaines d'hommes.Elles furent les seules femmes qui ont vécu et travaillé dans les tranchées des fronts belges pendant la Première guerre mondiale.

Ces deux femmes atypiques et émancipées ont été surnommées les "madones de Pervyse" et ont reçu de nombreuses décorations pour leurs actes de bravoure.

Des Infirmières Nippones à Paris !

En 1915, la Croix-Rouge de Tokyo envoie une mission à Paris chargée d'installer à ses frais un hôpital pour soigner les blessés qui reviennent du front. Une équipe de 31 personnes s'installe à l'hôtel Astoria, avenue des Champs-Elysées. Cet établissement appartenant à une famille austro-allemande a été mis sous séquestre dès le début de la guerre et devient alors l'hôpital bénévole n° 4 bis.

Parmi les 31 soignants japonais, il y a 22 infirmières, 4 chirurgiens, des médecins dont deux femmes et des pharmaciens. La mission  a amené avec elle tout le matériel médical nécessaire tel que médicaments, coton hydrophyle, toiles des bandages, tarlatane des compresses, béquilles, matériel de chirurgie, laboratoire... La mission japonaise quittera Paris en septembre 1916.

Ambulancières à Casablanca !

Le groupe Rochambeau est créé en 1943 par une Américaine, Florence Conrad, qui achète 19 ambulances avec le soutien de puissantes ligues féminines des Etats-Unis. Ces ambulances sont conduites uniquement par des femmes qui débarquent à Casablanca dans le but de rallier la 2ème DB. D’abord réticent, le général Leclerc accepte de les intégrer à son armée jusqu’à Paris. Puis devant le courage et la détermination de celles que l’on surnomme « les Rochambelles », Leclerc crée le 13ème Bataillon Médical et prolonge leur mission jusqu’en Allemagne.

L'insigne du Groupe Rochambeau représente, sur un fond bleu, un Dodge WC54 sous les bombardements accompagné d'un drapeau français et d'une croix rouge.

 

 

 

 

 

Jeux d'Hier, Métier de Demain !

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Le Monde des Girls !

Être une fllle est un état qui n'est pas des plus faciles. C'est surtout une situation qui va, dans la majorité des cas, perdurer jusqu'à votre dernier souffle. Vos parents, par souci de bien faire et de vous préparer à votre avenir vous emmènent d'office et surtout dès que possible dans le joli monde rose guimauve des filles ou plutôt  dans ce que la société a bien voulu mettre dans cet univers au fil des siècles.

Ainsi, vous ne savez pas encore marcher que l'on vous a déjà collé une poupée dans les pattes avec l'espoir que vous vous en occupiez. Vous voilà donc affublé d'une compagne que vous devez nourrir, changer et soigner alors que vous-même êtes encore en pleine quête tant au niveau de la motricité que de la survie. 

Dans le grand espoir de faire de vous une fille puis une femme puis une épouse puis une mère modèles, vos parents vous gâtent chaque année pour Noël ou votre anniversaire à grand renfort de cadeaux qui vous conduisent doucement mais surement vers la case "Mère au foyer"ou "Mère Thérèsa".

Ainsi, de nombreux objets ont été miniaturisé pour que nos petites mains boudinées d'enfant puissent allègrement s'éclater en faisant la cuisine, le repassage, la lessive, la couture et  toutes les tâches liées à la puériculture.

Il faut alors une bonne dose de rébellion dans sa mécanique interne pour contrer toutes les velléités parentales de vous façonner à une image représentative de la petite fille modèle. De fil en aiguille et à force de s'occuper toute une enfance d'un tiers inanimé voire de plusieurs sous la forme de peluches ou de poupées, nous finissons par devenir ce que l'on voulait que nous soyons et cela se confirme parfois dans le choix de nos professions. Que les concernées qui reçoivent chaque année un appareil ménager pour leur anniversaire ou pire pour la Saint Valentin lèvent le doigt...

Barbie World !

La célèbre poupée Barbie de Mattel a aujourd'hui 57 ans. Barbie, de son vrai nom Barbie Millicent Robert est née le 9 mars 1959 au salon du jouet de New York. La poupée Barbie a été dessinée par Ruth Handler et s'est vendue à 300.000 exemplaires au prix de trois dollars dès la première année. la première Barbie était habillée d'un maillot de bain une pièce à motifs géométriques noir et blanc et chaussée de talons hauts, elle vaut aujourd'hui autour de 8 000 euros. Selon Mattel, 80 millions de Barbie sont vendues chaque année dans le monde. Le site BarbieGirls.com, compte 18 millions de membres à travers le monde

La version première de l'infirmière Barbie est sortie en 1961 et vaut environ 100 dollars à ce jour.

L'infirmière s'en va en Guerre !

 

 En 1967, la société américaine Hasbro spécialisée dans les jouets et les jeux met sur le marché une infirmière G.I Joe. Les figurines articulées en plastique sur le thème de l'armée ont un succès retentissant dès leur création en 1964. Donald Levine, considéré comme le concepteur de ces jouets a immédiatement apporté le succès à l'entreprise alors dirigée par Alan Hassenfeld.

Ces figurines sont articulées. Elles sont composées de 21 pièces très flexibles et représentent des personnages des différents corps de métiers de l'armée.
La mise sur le marché de l'infirmière G.I Joe fut un échec monumental. Sa production fut interrompue au bout de quelques mois seulement. Les petits garçons de l'époque voulaient bien jouer à la poupée mais encore fallait-il qu'elles en aient dans le pantalon. Il n'y avait pas assez de testostérone dans ce personnage féminin vendu avec des accessoires de soignant pour séduire une population de garnements en culottes courtes passionnés de chars d'assaut, de fusils mitrailleurs et d'uniformes. La concurrence avec Barbie fut également trop rude pour notre petite infirmière dédaignée par les petites filles aux souliers vernis.
Grâce à ce fiasco commercial, notre petite G.I Nurse est aujourd'hui un des jouets les plus recherchés sur le marché du jouet "collector". Son prix peut atteindre 6000 dollars sur le marché des collectionneurs.
L'infirmière dont aucun enfant ne voulait hier est devenue une icône aujourd'hui, un rêve, une sorte de Graal  dans le monde des collectionneurs de figurines G.I Joe..

 

Quand les Princesses jouaient aux Infirmières !

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Naître princesse !

Mariage-de-princessesNaître princesse, c'est habiter dans un château avec un prince charmant et se déplacer en carrosse. C'est porter des robes couleur de lune ou de soleil et avoir des pantoufles de vair. C'est forcément avoir une fée qui s'est penchée sur son berceau puisque le nombre de princesses dans le monde était estiméà 21 000 en 2010. Le pourcentage de chance de voir le jour avec un titre princier est, par conséquent, extrêmement faible.

Lorsque l'on naît princesse, on ne travaille pas bien évidemment mais on a tout de même quelques obligations protocolaires. De dîners en galas, de galas en inaugurations, d'inaugurations en réceptions, la vie aristocratique est toujours bien remplie et la princesse est souvent overbookée.

Au cours de l'histoire, les guerres et les maladies ont souvent mis à contribution les princesses dans le soutien à leur peuple meurtri. Ainsi, beaucoup d'entre elles ont participéà l'effort de guerre et sont devenues infirmières dans les hôpitaux qui recueillaient les blessés. Pour ces jeunes femmes, habituées à une vie de luxe et de privilèges, prendre soin des autres fut parfois une révélation qui leur donna un sentiment de liberté d'action qu'elles n'avaient jamais expérimenté auparavant. En Russie, en Grèce, en Espagne, en Belgique, en Roumanie et au Japon... des têtes couronnées ont ainsi été des exemples de devoir et de courage. Ces femmes étaient pour la plupart, rattachées à la Royal Red Cross instituée par la Reine Victoria en 1883.

La "Reine Infirmière" de Belgique

Élisabeth Gabrielle Valérie Marie de Wittelsbach, duchesse de Bavière née le 25 juillet 1876 épouse Albert 1er en 1900.  Albert 1er monte sur le trône en 1909 après la mort de Léopold II et Élisabeth devient ainsi la troisième reine des belges.

Le roi Albert 1er et la reine Élisabeth entrent dans la légende durant la Première guerre mondiale.En 1914, l'Allemagne envahit la Belgique et viole sa neutralité.

Le couple royal refuse de quitter le pays et se réfugie en Flandres. Ainsi le roi résistera à l'ennemi pendant quatre ans dans l'Yser, seule partie du pays qui n'a pas été envahie,.

La reine,  quant à elle, aidera le docteur Lepage, chirurgien personnel du roi, à mettre sur pied l'hôpital de l'Océan qui recevra les blessés venant du front. Elle contribuera activement au bien-être des soldats, ce qui lui vaudra le nom de "reine-infirmière".

Albert et Élisabeth furent sans conteste les souverains les plus aimés de l’histoire de la Belgique. Le décès accidentel d’Albert Ier en 1934 les transforma en véritable mythes. Lors de la Deuxième guerre mondiale, Élisabeth usa de son influence pour protéger et sauver des centaines d'enfants juifs. Elle fut honorée à ce titre de "juste parmi les nations belges" par le gouvernement israëlien.

Impératrice Teimi du japon !

L'Impératrice Teimi (1884-1951) née Kujō Sadako , épouse le Prince Yoshihito Hiyu no miya en 1900. Toute sa vie, elle exerça une lourde influence sur la vie impériale et fut un membre dirigeant de la Croix-Rouge japonaise.

La société nationale de la Croix-Rouge appelée Nippon Sekijuji Sha au Japon est reconnue par le gouvernement lorsque l’Empereur adhère en 1886 à la Convention de Genève de 1864. Record mondial, la Croix-Rouge japonaise compte plus d’un million d’adhérents quand éclate la guerre avec la Russie tsariste à propos de la Mandchourie en 1905.

Pendant le conflit,  la Croix-Rouge japonaise soignera des blessés ennemis, notamment les marins du croiseur Variag. Aux côtés des bâtiments sanitaires de la marine japonaise, elle déploiera ses propres navires hôpitaux, le Hakuai Maru et le Kosai Maru, qui avaient déjàété utilisés lors de la rébellion des Boxers en Chine en 1900. De plus, elle traitera correctement les prisonniers de guerre russes et renverra vite les invalides vers leur pays d’origine.

 

 La Princesse Marie-José de Belgique, dernière reine d'Italie !

Née le 4 août 1906, Marie-José Charlotte Sophie Amélie Henriette Gabrielle de Saxe Cobourg-Gotha, princesse de Belgique, était le troisième et dernier enfant du prince Albert, futur roi de Belgique, et de son épouse, l’ancienne duchesse Élisabeth de Bavière, nièce de l’impératrice Élisabeth d’Autriche.

A l'âge de 12 ans, elle aide sa mère la Reine à l'hôpital de campagne en faisant des bandages pour les soldats blessés.

En 1930, elle unit sa destinée à celle d'Umberto de Piémont, très éphémère roi d'Italie, du 9 mai au 2 juin 1946. L'abolition de la monarchie italienne par plébiscite lui valut le surnom affectueux de “reine de mai.”

Pendant  la campagne d’Abyssinie, Marie-José suit les traces de sa mère en devenant inspectrice de la Croix-Rouge italienne.

Les Sœurs Romanov !

Dès le début de la Première guerre mondiale, Olga, Tatianafille du Tsar Nicolas II de Russie ainsi que leur mère l’impératrice Alexandra Fedorovna, suivirent une formation accélérée d'infirmière de la Croix-Rouge et reçurent avec fierté leur diplôme. Alexandra transforme plusieurs palais en hôpitaux improvisés pour les soldats blessés au front. Heureuses de se rendre utiles et prenant leur rôle très à cœur, elles aident même lors d’opérations et soignent des blessures importantes avec beaucoup d’application. Elles passaient toutes les trois chaque jour plusieurs heures à donner les soins aux soldats blessés qui étaient évacués à Tsarskoïe-Selo. Les deux plus jeunes filles, Maria et Anastasia, trop jeunes pour devenir infirmières, deviennent patronnes de l’hôpital de Tsarskoie-Selo, qu’elles visitent tous les jours. Anastasia fait la lecture aux soldats, écrit des lettres pour leurs familles sous leur dictée, joue aux cartes avec eux. Les deux filles organisent même des concerts et des spectacles afin d’occuper les soldats.

En 1917, le Tsar Nicolas II est contraint d'abdiquer. Lénine prend le pouvoir. Le Tsar et sa famille sont assignés à résidence dans une maison dans les montagnes de l'Oural.

Le 16 juillet 1918, probablement pour éviter toute possibilité de retour de la famille impériale au pouvoir, les Romanov et leur personnel furent fusillés dans le sous-sol de la maison où ils étaient détenus. Personne ne sut véritablement ce qui était arrivé, jusqu'à ce que des corps soient découverts en 1991 dans la forêt près de la maison où la famille vivait avant sa tragique fin.

 

 

Ça Décoiffe !

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L'évolution des modèles de coiffes infirmières, depuis la cornette des religieuses jusqu'à leur abandon total, reflète l'histoire des soins. Les premières infirmières-religieuses portaient des coiffes qui faisaient partie de leur habit usuel pour soigner les malades.

Les Origines : Les Filles de la Charité !

En 1600, la ville de Paris croule sous les miséreux. Vincent de Paul, prêtre, se débat pour venir en aide à tous ceux qui sont dans le besoin. Une jeune vachère, Marguerite Naseau, vient alors trouver Vincent pour offrir sa vie dans le service des pauvres qu'il a créé et son exemple fait des émules. C’est ainsi que la Compagnie des Filles de la Charité voit le jour.

En Décembre 1617, Vincent de Paul crée l'Association des Dames de la Charité. Ces filles n'avaient alors pas de coiffe. L'histoire veut que le roi Louis XIV soit à l'origine de ce voile si particulier. Apercevant une Fille de la Charité d'une figure intéressante, il remarqua qu'il serait convenable qu'elle eut un voile. Tenant à la main un mouchoir blanc, il le lui jeta sur la tête de telle manière qu'il forma une coiffe. Les filles de Saint Vincent eurent alors l'idée d'en faire une semblable et de l'adopter. Elles porteront cette coiffe appelée cornette jusqu'en 1964.

Drôles de Bobines !

 Durant des siècles, la coiffe fut un attribut qui a  eu un intérêt pratique et une fonction sociale. Elle signifiait : "je suis un professionnel,  j'ai  des compétences" et incitait à la confiance et au respect. Elle avait une utilité en matière d'hygiène.

Elle fut aussi le signe d'un temps où une femme honorable devait avoir la tête couverte. Elle fut enfin directement liée à des effets de mode et participa ainsi à l'émancipation. Le voile des religieuses s'est peu à peu raccourci pour devenir une simple coiffe et finalement disparaître complètement dans les années 80.

Florence Nightingale disait de la coiffe qu'elle était indissociable de la profession d'infirmière. D'ailleurs, lorsqu'elle organisa une mission à Scutari pendant la Guerre de Crimée, elle exigea que ses infirmières portent un uniforme spécial et une coiffe.

 

Dis-moi quelle est ta coiffe et je te dirai qui tu es !

Des écoles d'infirmières et des hôpitaux ont offert leurs propres coiffes à leurs élèves ou leurs infirmières. Certaines coiffes étaient si empesées qu'elles paraissaient être faites en carton, d'autres étaient agrémentées de volants, de rubans ou de frou-frous, d'autres encore ressemblaient à des moules à gâteaux, des cupcakes ou des origamis savamment pliés. Aux Etats-Unis, chaque modèle de coiffe était la marque d'un hôpital.  L'attribution de coiffes aux étudiantes nouvellement diplômées donnait d'ailleurs lieu à une cérémonie qui ressemblait à un couronnement.

En 1938, à une remise de diplôme, on pouvait entendre le discours suivant : "La coiffe est à l'infirmière ce que l'uniforme est au soldat. Lorsqu'elle est épinglée sur votre tête, cela signifie que vous êtes devenue un membre d'une des professions les plus nobles et que vous avez adhéréà ses idéaux. Vous n'êtes plus simplement un individu responsable de ses propres actes, vous faites partie de la profession infirmière".

 

La Poésie du Jetable !

L'émancipation des femmes et l'arrivée des hommes dans la profession ont eu raison petit à petit de la divine coiffe. Adieu donc couvre-chefs immaculés, place à la modernité et bienvenue à la charlotte jetable, symbole non pas de l'élégance mais de l'asepsie. Les années 70 ont vu doucement s'éteindre ces vestiges du passé que sont les coiffes au profit de l'usage unique.

Aujourd'hui donc, plus de cérémonies, de rites de passages pour accéder à la fonction d'infirmière mais une chose est certaine, la coiffe que nous ne portons plus, nous l'avons gagné de haute lutte.

 



Panégyrique de S. Vincent de Paul, fondateur des Prêtres de la mission et des Filles de la Charité.Étienne Antoine de Boulogne - 1822 - ‎Christian saints (page 75) 

 http://www.lifebridgeblogs.org/2012/05/08/the-history-of-the-nurses-cap/

 

Vivre en Coloc !

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Vieillir et se Taire !

Il semblerait que, pour beaucoup d'entre nous,  vieillir soit synonyme de solitude, d'ennui, de maisons trop grandes ou de jardins trop vastes, de résignations, d'abstinence, d'austérité et de détachement. Le vieux doit être sage, docile, discipliné et soumis et il n'a souvent plus voix au chapitre.

Pourtant, la logique voudrait que, plus nous entrons dans la maturité, plus nous sommes responsables et capables d'un pouvoir décisionnaire. Un vécu de plusieurs décennies devrait être assimilée à l'expérience, la connaissance et le charisme.

Ainsi, la personne âgée devrait être intégrée dans sa société comme une référence, une sorte d'oracle, de consultant à qui nous nous référerions pour avancer dans nos vies.

Et bien rien de cela ! Ce concept qui donne un rôle social aux personnes âgées est aujourd'hui suranné. Plus nous vieillissons, plus on se met à penser à notre place et à juger en permanence de ce qui est bon ou mauvais pour nous. Nos capacités à décider s'amenuisent au fur et à mesure que nos vies s'étriquent.

Home Sweet Home !

Vieillir, c'est voir venir le temps où il faut faire un autre choix de vie qui peut être pleinement décidé, mais qui est la plupart du temps subi  et qui se concrétise par un placement en "institution".

L’institution est un terme qui désigne communément des structures organisées ayant pour fonction de maintenir un état social. Le mot vient du verbe latin instituo, instituere qui renvoie à la contraction de in statuo signifiant « placer dans », « installer », « établir ». La notion d’institution fait donc référence à une idée de mouvement précédant une situation et tendant vers un équilibre.

Les lieux d'hébergement pour personnes âgées ne sont pas tous de qualités égales que ce soit sur le plan humain ou sur le plan matériel. Les places y sont souvent rares et onéreuses. Les endroits les plus abordables sont manifestement ceux où il y a un manque cruel de personnel et d'activités mises à disposition des séniors. Les opinions sont unanimes sur le sujet. L'institution est fréquemment perçue comme un mouroir. Elle fait peur au plus grand nombre, jeunes et moins jeunes.

Les vieux se rebiffent  !

 Pourtant, de-ci, de-là, dans l'hexagone, des initiatives de cohabitations solidaires commencent à voir le jour. Il s'agit de mettre en oeuvre des projets d'habitats groupés et participatifs de ses membres dans une démarche écologique. L'objectif de cette approche est de favoriser le lien social par la solidarité, la mixité générationnelle et culturelle, la mutualisation des espaces communs de service dans le respect de l'espace privé.

C'est le cas de la maison des Babayagas, maison de retraite autogérée, citoyenne, écologique, pour « changer l'imaginaire social de la représentation des vieux » inaugurée en 2012. Le projet a été initié par Thérèse Clerc en 1997 avec un petit collectif de femmes âgées, désirant foncièrement garder leur indépendance le plus longtemps possible, en vivant librement ensemble, en s’entraidant, en se soutenant. Aujourd'hui, la maison des Babayagas se constitue de 20 studios de 35 m² pour préserver l’intimité de chacune, de grandes pièces communes pour l'échange et le partage, la mutualisation des services entre résidentes pour éviter les interventions extérieures, repas collectif, répartition des tâches...

L'association "Eh, cohabitons solidaires !" ou  l'association "Boboyakas" travaillent aussi sur des projets d'habitats groupés conçus et gérés ensemble, dotés de services et d'équipements partagés.

Ces habitats collectifs s'inspirent directement de nos voisins des pays nordiques dont l'expérience en la matière est plus que centenaire. Le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande ont toujours été avant-gardistes sur le sujet de la démocratie des habitants. L'idée de l'intervention des habitants de manière créative dans le processus de la construction et l'espoir selon lequel une nouvelle esthétique sociale stimulerait tout ce qui touche au domaine de la planification, de l'espace urbain et de l'urbanisme ont déjàétéévoqués au début de ce siècle entre autres par les créateurs des cités-jardin. Ces principes inspirent encore aujourd'hui les promoteurs du logement social dans les pays nordiques.

La participation des résidents aux décisions relatives à leur habitat est un principe de base du logement social. Ils ont le droit d'être informé, consulté, ils ont droit à la négociation, ils ont un pouvoir de décision dans le cadre d'un conseil, ils ont le droit de décider en toute autonomie et la responsabilité de transmettre les informations.

Karen Zahle, architecte danoise,  travaille sur le logement des personnes âgées avec comme objectifs son intégration dans la ville et le développement d'une solidarité intergénérationnelle. Elle croit au dialogue entre la forme, l'environnement et la vie sociale et culturelle. Il s'agit, dit-elle, d'éviter les homes dans lesquelles les personnes se retrouvent isolées, frustrées et privées d'action sur leur environnement.

Il est à noter que l’Agence Régionale de Santé peut participer au financement de projets en santé dans son champs de compétence, qu'ils soient proposés par des professionnels ou des associations... A méditer


 

https://www.cairn.info/sociologie-des-institutions--9782130585565-page-3.htm

http://www.famidac.fr/?Pourquoi-les-maisons-de-retraite

http://www.habiter-autrement.org/04_co-housing/15_coh.htm

http://www.onpassealacte.fr/initiative.les-babayagas-maison-de-retraite-autogeree.personnes-agees-intergenerationnel.653568.html

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Loisirs/Livres-cd-dvd/n/Contenus/Articles/2015/10/09/Elle-defend-le-vieillir-ensemble-2494414

 


La Seringue monte à Paris !

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dédicace

Vous êtes tous conviés à la Librairie Eyrolles au 55-63, Boulevard Saint-Germain, 75005 Paris le 25 février 2016 à partir de 18h30 pour une séance de signature de la Seringue Atomique. Félé, l'illustrateur du livre sera lui aussi présent pour cette occasion. A tous, je dis encore merci pour l'aboutissement de ce travail qui n'aurait jamais eu lieu sans vous.

Nurse and Black in the USA !

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Séparés mais Egaux !

 L'année 1865 marque la fin de l'esclavage aux Etats-Unis. Le 13ème amendement de la Constitution américaine qui prend effet à la date du 18 décembre de la même année stipule que  «Ni esclavage, ni aucune forme de servitude involontaire ne pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur juridiction». 

Dès les années 1880, les Etats du sud adoptent les lois Jim Crow qui légitimeront la ségrégation raciale et en feront un mode de vie jusque dans les années soixante. Cette période permettra à une société secrète nommée Ku Klux Klan d'agir avec violence pendant près d'un siècle dans la plus grande légitimité. Selon un rapport publié par l'Association nationale pour l'avancement des gens de couleur (NAACP) en 1919 intitulé"Trente ans de lynchage aux Etats-Unis: de 1889 à 1918" , 2.522 noirs américains ont été lynchés et pendus, brûlés vifs ou battus à mort, entre 1889 et 1918.

La doctrine "separate but iqual" (séparés mais égaux) permet de transgresser le 14ème amendement de la Constitution qui garantit une protection égale devant la loi à tous les citoyens.

Ainsi, les mariages interraciaux sont interdits, blancs et noirs sont séparés dans les transports, les écoles, les églises, les hôpitaux et les lieux publics. Les livres scolaires déjà utilisés ne peuvent être redistribués à la rentrée suivante que dans une école où les élèves ont la même couleur de peau que les premiers utilisateurs des manuels. Les noirs sont généralement interdits dans les restaurants, les salles de spectacles et les lieux de loisirs. S'ils sont tolérés, c'est toujours dans un endroit séparé du reste de la clientèle. Les familles noires et blanches ne peuvent pas vivre dans le même immeuble. Le propriétaire qui loue un appartement à des noirs dans un immeuble où résident des blancs est passible d’emprisonnement.

En 1903, l'Encyclopédia britannica définit le mot "nègre" en ces termes : "D'après les récentes conclusions quasi unanimes des anthropologues, cette race occupe la position la plus basse dans l'échelle de l'évolution..."

Les différentes mesures des lois de ségrégation raciale aux USA seront abolies grâce aux mouvements des droits civiques menés par les leaders noirs et soutenus par une partie de la population blanche nordiste.

 Ségrégation et Soins infirmiers !

2016020815560923872La ségrégation est aussi de rigueur dans les écoles d'infirmières et  les hôpitaux. Elle persistera d'ailleurs jusque dans les années 50. Ainsi, selon le principe "separate but equal", les noirs américains qui désirent devenir infirmiers doivent étudier dans des écoles pour les gens de couleur. Les hôpitaux qui leur sont destinés sont peu nombreux et souvent sous équipés par manque de financements. A chicago, il est interdit aux infirmières et aux médecins de race noire d'exercer leur profession jusqu'en 1891, date à laquelle fut fondé le "Provident Hospital", premier hôpital géré par des noirs. Faute de trouver des emplois par manque de structures qui les acceptent, les infirmières de race noire sont souvent contraintes d'occuper des postes de nourrices dans des familles blanches.

Le "Black Hospital Movement" naît de toutes ces restrictions imposées aux afro-américains. Des fonds issus de mécènes privés, d'organisations philanthropiques ou religieuses sont récoltés dans tout le pays afin d'ouvrir des cliniques privées, des hôpitaux et des écoles de soins infirmiers pour les gens de couleur. Ainsi, d'autres centres médicaux et des écoles ouvrent leurs portes dans les mêmes années comme le Tuskegee institute en 1892 en Alabama.

Malgré des siècles d'esclavage, la ségrégation, l'inégalité, les préjugés, malgré l'interdiction de l'accès dans les écoles d'infirmières pour les afro-américaines, certaines pionnières courageuses et déterminées ont réussi l'impossible et ont ainsi inscrit leurs noms dans l'histoire des Etats-Unis.  Sojourner Truth (1797-1883), esclave vendue avec un troupeau de moutons pour 100 dollars a soigné les blessés pendant la Guerre de Sécession. Harriet Tubman (1822-1913), Susie Baker King Taylor (1848-1912étaient également infirmières pendant cette guerre civile.

Mary Elizabeth Mahoney (1845-1926), qui a terminé le programme de soins infirmiers du New England Hospital en 1905. A cette époque, une seule noire et une seule juive pouvaient s'inscrire par classe. Mahoney a reçu son diplôme après vingt ans de service à l'hôpital. Après ses études, Mahoney est devenu l'un des premiers membres noirs des Nurses associated alumnae of the United States, qui est devenue ensuite l'American Nurses Association (ANA). En 1908, frustrées par les inégalités de traitement au sein de l'association envers les membres de couleur , Mahoney, Ada B. Thoms (1870-1943) et Martha Franklin, RN (1870-1968), fondent The national association of colored graduate nurse (NACGN).

Jesse Sleet Scales, qui en 1900 est devenue la première infirmière noire de santé publique de l'Amérique. Formée à Chicago, elle déménage à New York après avoir tenté en vain pendant des mois de trouver un emploi. Elle est devenue une infirmière de district de la Charity Organization Society.

Mabel Keaton Staupers (1890-1989), originaire de la Barbade, est devenue citoyenne américaine en 1917 et a étudiéà l'école de soins infirmiers de  l'Hôpital Freedmen's hospital à Washington. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle a dirigé une campagne pour intégrer les infirmières noires dans le Corps des infirmières de l'armée.

Mary Elizabeth Carnegie (1916-2008) est devenue la première infirmière noire élue au conseil d'administration d'une association de soins infirmiers de l'état de Virginie.

Eddie Bernice Johnson fut la première infirmière élue au Congrès des États-Unis en 1972.

Randolph Rasch fut le premier homme Afro-Américain à obtenir un doctorat en soins infirmiers  en1988.

le Mouvement des Hôpitaux noir à la fin du dix-neuvième siècle - See more at: http://www.encyclopediaofalabama.org/article/h-2410#sthash.c4h6Dhmw.dpuf

La ségrégation scolaire a été déclarée inconstitutionnelle par la Cour suprême des Etats-Unis en 1954. Les autres lois Jim Crow ont été abolies par le Civil Right Act de 1964.

 

 

En Alabama, comme dans le reste de la ségrégation Jim Crow Sud, les Afro-Américains ont été empêchés de travailler ou d'être traité dans de nombreux hôpitaux. Ces restrictions ont engendré ce qui est devenu connu comme le Mouvement des Hôpitaux noir à la fin du dix-neuvième siècle. Au cours de la première moitié du XXe siècle, les organisations et les individus philanthropiques et confessionnelles ont travaillé pour établir des cliniques privées et les hôpitaux-ainsi que d'un certain nombre d'écoles-pour soins infirmiers Afro-Américains à travers le pays. En Alabama , plus de 25 hôpitaux noirs soutenus par la collectivité ont étéétablis, y compris Hale Infirmary de Montgomery et de l'Hôpital Sainte-Famille à Ensley. Ces hôpitaux autorisés médecins afro-américains d'exercer la médecine et de traiter les patients en milieu médical appropriés, et ils ont offert patients un répit dans le traitement souvent indigne qu'ils ont reçu dans les hôpitaux appartenant à des Blancs. L'introduction des soins de santé du gouvernement fédéral et de la législation des droits civiques fournissant des fonds et exiger l'intégration a finalement conduit à la disparition des hôpitaux noirs.
En 1892, Tuskegee Institute a ouvert le premier hôpital pour les Afro-Américains dans l'Alabama, l'Hôpital Tuskegee Institute et l'école de formation infirmière, pour fournir des soins pour le corps professoral et les étudiants de l'école et de former les infirmières noires. L'hôpital agrandi après le médecin John A. Kenney a été nommé directeur en 1902 et a commencéà servir la communauté afro-américaine environnante. Il a été rebaptisé l'Hôpital Memorial John A. Andrew, à la suite d'un don en l'honneur d'Andrew, qui était gouverneur du Massachusetts, et est devenu un centre pour la formation post-universitaire des médecins noirs dans le Sud profond.
Bien que la plupart des hôpitaux publics ont fait des provisions pour les patients-sur noir a distincts institutions de base-uns ont donné médecins noirs privilèges dans leurs installations. La quasi-totalité de ces hôpitaux étaient dirigés par des médecins blancs, et beaucoup résisté ajoutant les Afro-Américains à leur personnel, car ils étaient souvent en concurrence avec eux pour les patients. En outre, les patients noirs trouvent souvent eux-mêmes soumis à la discrimination des médecins blancs et les infirmières dans les hôpitaux publics et ont été séparés en quartiers sous-sol dans la plupart des installations. Même les hôpitaux publics qui répondaient principalement, voire exclusivement, aux patients noirs refusaient régulièrement pour permettre aux médecins noirs d'utiliser leurs installations.
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http://www.aaregistry.org/historic_events/view/brink-extinction-black-hospital

Référence : The Encyclopedia of African-American Heritage par Susan Altman, droit d'auteur 1997, Facts on File, Inc. de New York
ISBN 0-8160-3289-0

Prose à Quatre Mains !

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photo commune

 Nous sommes quatre infirmières libérales. Nous travaillons à la ville, à la campagne, en Guyane. Nous sommes blogueuses à nos heures perdues et on a eu envie de mettre en commun nos écrits sur un thème qui nous est cher : «  qu'est-ce qu'être infirmière libérale ?»

Alors bonne lecture à tous...

« C'est l'infirmière » : Être infirmière libérale, c'est pour moi :

J’arrête ma voiture à ce stop improbable perdu au milieu des champs où rien ne pousse en cette saison et où seule la brume du purin déversé la veille rappelle que des personnes travaillent sur ces terres. Il fait froid dehors et je réchauffe mes mains sur la ventilation de mon véhicule. La nature semble figée par l’hiver et le lever de soleil qui me fait face est démentiel, je fais une photo. Ma fenêtre est baissée et l’air s’engouffre dans l’habitacle : l’air est neutre, j’ai l’impression d’être la première à le respirer. Mes patients m’attendent, je passe la première. Quand j’arpente les routes de campagne avec ma voiture, je prends toute la mesure de ma liberté de soignante que m’offre mon statut d’infirmière libérale. Les « Oui oui ! » répondent au tintement des sonnettes de portes et je m’engouffre dans ces maisons que je connais par cœur pour aller soigner ces gens dont je connais le corps sur le bout des doigts et les secrets les plus intimes. Chaque journée de soins est différente tant chaque individu soigné est unique. Chaque porte qui s’ouvre à moi m’offre l’opportunité de découvrir des existences incroyables de gens anonymes dont les histoires de vie m’ébranlent, et dont la facilité de se confier au sein de leur foyer me touche. J’approche les corps, j’écoute les mots, je tente de combattre la mort en soignant les maux. Je suis infirmière libérale en zone rurale et je soigne l’anonyme, l’impensable et l’incroyable.

 

« Une infirmière à la maison » : Être infirmière libérale, c'est pour moi :

Il y a ces magnifiques levers de soleil, cette vue imprenable sur les hauteurs d'une ville encore endormie.

Il y a ces doux sourires, sincères, de patients qui témoignent du plaisir qu'ils ont à nous voir tous les jours.

Il y a ces fous rires inégalables et ces larmes partagées.

Toutes ces femmes et ces hommes que l'on accompagne, au creux de leur foyer pendant des jours, mois ou années.

Toutes ces femmes et ces hommes qui nous aident àélargir nos horizons et étoffer notre réflexion à travers une pratique professionnelle qui se trouve grâce à eux, en constante évolution.

Il y a sur le chemin de l'infirmier(e) libéral(e) pas mal d'embûches mais aussi et surtout de grands moments d'humanité, ce qui fait qu'au final on l'aime notre métier.

 

« La petite infirmière dans la prairie » : Être infirmière libérale, c'est pour moi :

Du latin « libéralis », le mot libéral signifie « qui convient à une personne de condition libre ». Voilà ce que j'aime dans le libéral. Être libre. Libre de travailler pour soi, sans hiérarchie. Libre de ne pas se sentir un pion sur un échiquier, à la merci d'une reine sans scrupules. Libre de parler toute seule si j'en ai envie, de rire, de chanter à tu-tête dans ma voiture (que dans ma voiture bien sûr, surtout chanter et parler toute seule !). Libre d'organiser ma tournée comme je l'entends. Admirer la campagne qui se réveille et qui se couche aussi. Être la première à emprunter les chemins et voir le soleil se lever. Découvrir chaque jour de nouveaux endroits. Faire des rencontres et s'enrichir de toutes ces relations. Apprendre de la vie en aidant les autres.

Le mot libéral veut dire aussi « généreux, tolérant ». Deux qualités qui pour moi sont essentielles à notre métier.

Être généreux, donner de son temps pour soulager les maux de ceux qui en ont besoin.

Être tolérant, soigner sans juger, accepter que l'autre soit différent. S'adapter à toutes les populations, en tenant compte des habitudes de chacun car en libéral, on entre dans les maisons. Derrière les portes, on découvre l'intimité des gens. Lorsque la confiance s'installe, on peut comprendre et partager un petit bout de toutes ces vies.

Alors, préservons notre beau métier qui, malgré la fatigue, les difficultés, le doute vaut la peine de se lever tous les matins.

 

« La seringue atomique » : Être infirmière libérale en Guyane, c'est pour moi :

Boire un café dans la solitude du petit matin. Partir dans le silence de la nuit. Arpenter les rues de la ville encore endormie. Dire bonjour à son premier patient en portugais. Prendre à droite ou à gauche selon l'envie. Faire trois fois le tour du rond-point par pure fantaisie. Respirer l'odeur du pain chaud et s'arrêter à la boulangerie. Longer la mer et regarder les vagues qui se meurent sur les rochers. Chanter dans sa voiture, parler seule, sourire. Se sentir libre.
Parler espagnol, créole ou anglais. Essayer de comprendre l'autre et de se faire entendre. Adapter son langage, dessiner, baragouiner, gesticuler. S'arrêter, se regarder deux minutes en train de faire tout cela et rire aux éclats. Se prendre une averse tropicale et n'avoir pas de parapluie. Entendre les patients dire qu'il faut prendre soin de soi. Se sentir aimée. Aimer l'autre, accepter les différences. Ne pas juger. Ressentir une sensation de plénitude et ne désirer rien d'autre.  Se sentir utile.
Prendre soin. Être clairvoyant, perspicace. Faire appel à ses connaissances. Étudier, apprendre, se former. Faire preuve d'assurance en cas de pépins. Être compétent et patient. Savoir gérer, organiser et anticiper. Avoir le choix. Se sentir autonome et indépendante.
Rentrer à la tombée de la nuit. Faire un détour par la Place des Amandiers pour regarder les vieux jouer à la pétanque. Acheter un sorbet  rue Lallouette, se dire que la crème glacée est l'amie de la cellulite et pouffer de rire. Arriver chez soi, fatiguée et satisfaite de cette journée, fermer les yeux et dormir. Se sentir remplie.

 

Voilà, j'espère que tous ces petits textes vous auront plu. Vous pouvez nous retrouver sur nos blogs respectifs :

laseringueatomik.canalblog.com/,

cestlinfirmiere.blogspot.com/ ,

uneinfirmierealamaison.over-blog.com/ ,

www.lapetiteinfirmieredanslaprairie.com/

et peut-être ensemble pour de nouvelles aventures...(Merci spécial à  la petite infirmière dans la prairie qui a eu cette ravissante idée...)

Invalide un Jour, Invalide Toujours...!

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 Un grain de sable dans le moteur...

Tomber malade prend vite des allures de catastrophe lorsque l'on travaille en libéral. La grippe qui vous met à genoux pendant une dizaine de jours ou l'entorse qui vous cloue au fond de votre canapé ne seront malheureusement pas prises en charge au titre d'un quelconque droit à des indemnités journalières par votre Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, médecins-podologues, orthophonistes et orthoptistes (CARPIMKO) et encore moins par votre caisse d'assurance maladie.

Le postulat de départ est simple, il faut être en incapacité professionnelle temporaire et totale médicalement reconnue pendant plus de trois mois pour prétendre à une prise en charge financière et percevoir des indemnités journalières de la part de la Carpimko. Traduction : avant ce délai, vous pouvez crever !

En 2016,  l'organisme vous versera grassement une allocation journalière d'inaptitude de 48.95 euros dès le 91ème jour de maladie et ce,  jusqu'au 365ème jour. Autant dire qu'il faut être au fond du trou pour oser prétendre toucher la coquette somme de 1468.50 euros par mois de la part de la Carpimko.

Si malheureusement, votre incapacité se prolonge sur une année civile, la Carpimko vous versera donc 48.95 euros d'indemnités journalières pendant 274 jours et vous percevrez la rondelette somme de 13 412.30 euros. On n'oublie pas les trois mois de carence pendant lesquels vous serez au régime pain sec et à l'eau

Une noyade financière

 Et pendant tous ces mois passés à ne rien faire lové dans votre canapé ou sur un fauteuil roulant, les cotisations dues à la Carpimko continuent àêtre ponctionnées sur votre compte en banque. La cotisation due pour l'année N est calculée, à titre provisionnel, en pourcentage des revenus de l'année N - 2 et régularisée lorsque le revenu de l'année N est connu.

Ainsi, si vous exercez votre profession depuis plus de deux ans et que vous avez un chiffre d'affaires de 40 000 euros par an, vous serez redevable de la rondelette somme de 3 374 euros prélevées soit mensuellement, soit en deux fractions qui ont lieu le 31 mars et le 30 septembre.

Mode de calcul des cotisations Carpimko

Exemple : Bénéfice de 40.000€

Régularisation de la cotisations 2014

En 2014, le calcul de la tranche 1 se fait sur 85 % du Plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). Le montant du PASS est de 37548 euros.

Tranche 1 :De 0 à 85% du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale) : 10.10%

Tranche 2 : De 85% du PASS à 5 fois le PASS : 1.87% PASS 2014 : 37 548€

Tranche 1 : 37548 (PASS) * 85% = 31 916 * 10.10% = 3 223€

Tranche 2 : ( 40 000 – 31916 ) = 8084 * 1.87% = 151€

Total = 3 374€ (tranche 1 + tranche 2)

Selon le principe des vases communicants, les sommes allouées par votre caisse au titre d'une incapacité de travail transiteront par votre porte-monnaie puis retourneront en partie à l'envoyeur par le biais des cotisations. Ainsi, votre petit pécule de 13 412.30 euros sera amputé du montant de vos cotisations. Il ne vous restera alors plus que 10 038.30 euros dans votre tirelire à dépenser au gré de vos envies. Ça va être Byzance !...Plus sérieusement, sachez que vous aurez pendant cette période funeste un compte en banque "ultra-light" en plus d'une pathologie à gérer.

Cependant, vous aurez peut-être la chance droit à quelques majorations qui vont faire exploser votre petit cochon. La majoration journalière pour conjoint, enfant ou descendant à charge ou infirme est de 8.90 euros, la majoration journalière pour tierce personne est de 17,80 euros. Considérez qu'avoir un parent infirme n'est pas véritablement une chance même si cette condition fait grossir votre butin.

Les allocations journalières d'inaptitude sont assimilées à des pensions d'invalidité et sont imposées dans la catégorie "retraites, pensions et rentes viagères". La Carpimko, dans sa grande bonté, vous gratifiera d'un report de cotisations si vous êtes en arrêt maladie de plus de six mois au cours de la même année. De même, elle vous remboursera le montant de vos versements si vous avez opté pour la mensualisation de vos échéances.

Il est donc impératif de choisir les dates où l'on est en incapacité de travail. A titre d'exemple, tomber malade en fin d'année n'est pas une bonne option. En effet, si votre arrêt maladie prend effet début septembre et se termine fin mars, vous ne pourrez bénéficier de ce report. Ayez soin d'anticiper tout accident ou maladie incurable à l'avance, merci !

L'Invalidité

Passer du statut de valide à semi-valide voire invalide ressemble pour beaucoup à une apocalypse. Au delà du 365ème jour, vous changerez de catégorie et entrerez dans le joyeux monde des invalides.

Vous ne toucherez plus d'indemnités journalières mais une rente trimestrielle d'un montant de 4 450 euros si vous êtes en invalidité totale et 2 225 euros si vous êtes en invalidité partielle. Votre complément trimestriel pour conjoint à charge, enfant ou descendant à charge ou infirme, tierce personne s'élèvera quant à lui à 1 335,00  euros. Même topo, un parent infirme n'est pas une aubaine, il est important de le redire et inutile de précipiter mémé dans les escaliers. Rappelez-vous que vous êtes invalide et qu'un invalide vaut mieux que deux.

N'oubliez pas qu'il faut six mois d'invalidité totale pour bénéficier d'un report de paiement de cotisations Carpimko donc si l'idée stupidelumineuse absurde vous prend de vouloir reprendre votre activitéà mi-temps thérapeutique, il vous faudra calculer la date de votre reprise avec prudence. Reprendre son activité en avril par exemple vous privera de ce report. La Carpimko a une mémoire d'éléphant, vous aurez à peine chaussé vos baskets pour faire votre tournée qu'elle vous réclamera son dû, à savoir le total des cotisation reportées. Elle n'hésitera pas à y adjoindre des pénalités en cas de retard de paiement. Tout versement non effectuéàéchéance entraîne l'application d'une majoration de retard de 5 %. Celle-ci est ensuite augmentée de 1,2 % par trimestre ou fraction de trimestre écoulé sur la somme restant due. Votre petit cochon cachectique ne s'en remettra pas, soyez en certain !

Avec une somme d'un peu plus de 1000 euros par mois, vous devrez aussi payer vos cotisations Urssaf. Rappelons que cette administration n'est pas un organisme de charité. Vous pouvez passer trois mois dans le coma, elle s'en tamponne le coquillard donc n'espérez ni report, ni amnistie, ni empathie, RIEN. Elle ne se privera pas de vous envoyer de gentils recommandés avec accusés de réception vous enjoignant de régler votre dû dans le mois qui suit. Vous payerez aussi les charges de votre cabinet et vous pourrez accessoirement manger, boire, vous chauffer, payer votre loyer et peut-être vous soigner..

Il est donc inutile de rappeler l'importance de prendre une assurance prévoyance. Il en va de votre survie lorsque le pire vous arrive...

 

 

C'est Koh Lanta au Pays des Crabes !

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Les Salles des Pas Perdus !

La pratique de la salle d'attente dans les centres de cancérologie est une activitéà part entière digne des plus grands sportifs. Elle nécessite concentration, patience et entraînement afin de ne pas sombrer dans le trou noir dans lequel on est très vite aspiré. Chacun lutte avec les moyens dont il dispose et parfois, avec les dernières forces qui lui restent pour s'accrocher aux parois instables de ce précipice et tenter de survivre.

Parcourir ces couloirs, longer ces passerelles, prendre ces ascenseurs, respirer ces odeurs si particulières, aller de salles d'attente en salles d'attente pour enfin s'asseoir dans un bureau n'est jamais un acte anodin pour celui ou celle qui, un jour, fera un bout de route avec ce compagnon d'infortune qu'est le cancer.

Ces lieux aussi impersonnels qu'étranges respirent la peur, le doute, l'effroi, le renoncement, la douleur, l'impuissance, la colère, le désarroi et quelquefois la joie toute contenue de celui ou celle qui en réchappe. C'est un parcours du combattant que les services d'oncologie s'efforcent de rendre simple et facile mais qui reste un chemin personnel souvent difficile et douloureux à aborder.

Épreuve Number One : Le Sésame !

La première étape consiste à prendre le ticket qui  ouvrira les portes d'une salle d'attente et d'un rendez-vous. C'est une démarche purement administrative effectuée au bureau des entrées. Vous n'êtes pour le moment qu'une carte d'identité, un numéro de sécurité sociale ou de mutuelle et votre corps vous appartient encore.

Le distributeur de tickets fait son travail mécanique, un petit "ding dong" vous appelle lorsque c'est votre tour et les chiffres s'égrènent au fil du temps qui passe dans un silence pesant. Ici, les gens vont, viennent, et disparaissent, happés par des données informatiques enregistrées par des secrétaires qui, tels des aiguilleurs du ciel, dispatchent les patients en fonction des rendez-vous.

Personne ne dit mot, les yeux sont souvent baissés, plongés dans une quelconque revue ou un prospectus sur la prévention du mal qui vous habite.

Tel un supplicié, vous attendez l'heure de votre sacrifice avec résignation. Les visages laissent parfois entrevoir que la bête a déjà gagné.

Epreuve Number Two : Ô temps, suspends ton vol !

Discipliné, vous suivez les instructions données par la secrétaire qui s'est occupée de vous et vous rejoignez votre salle d'attente. D'autres, comme vous, attendent leur tour dans le même silence abyssal. Vous osez poser un regard sur ceux qui vous entourent, tentez de lire en vain un magazine.

Finalement, votre yeux se figent sur les arbres qui se balancent au gré du vent au dehors et  vous perdez peu à peu votre identité. Vous devenez dès lors une pathologie au milieu d'autres pathologies, un dossier numéroté, répertorié avec des analyses, des antécédents, un suivi et un pronostic.

Parmi tous ces infortunés, il y en a un, parfois, qui ose rompre le silence. Ses mots, tels une maladie contagieuse, se propagent parmi le groupe et certains alors se confient. La douleur est sur toutes les lèvres. Elle transpire par les pores. Les teints sont livides, les visages émaciés et les regards sont absents. La peur reste le principal moteur de ces endroits où l'on voudrait que le temps s'arrête. Beaucoup pourtant, ont l'espoir de rester vivants.

La porte s'ouvre, au suivant...

Epreuve Number Three : La Solitude !

Malgré ces fragments de communication glanés deci delà, la maladie demeure souvent une île peuplée de solitude où chacun reste centré sur son histoire personnelle. Absorber la douleur de l'autre, partager ses expériences sont des attitudes émotionnellement très difiiciles pour la personne malade. Les pathologies comme le cancer mobilisent beaucoup d'energie, il est donc important de se concentrer sur ce qui arrive pour le gérer au mieux.

Entendre la souffrance de l'autre est un exercice complexe et délicat. L'autre, celui qui souffre lui-aussi peut facilement devenir un miroir dans lequel on entrevoit notre futur. Ces projections nous propulsent aussi bien dans le plus grand des abattements que dans la plus grande des euphories.

La plupart du temps, le chemin à parcourir est long et tourmenté. Les examens radiologiques, les chimiothérapies, la radiothérapie sont des expériences solitaires qui imposent de ne pas s'éparpiller.

Être atteint d'un cancer, c'est aussi expérimenté la solitude...

"Le malheur des autres est un songe" ...

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